Saint Nazaire – France (UE) – Lundi 11/05/2015 – energiesdelamer.eu – L’Autorité environnementale (AE) a rendu son Avis délibéré

 

 

Réunie le 6 mai 2015 à La Défense pour délibérer sur le projet de parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire, l’Ae du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) ne remet pas en cause le projet du parc de Saint-Nazaire. En revanche, l’Ae estime que l’État devrait donner un poids plus important aux critères ERC dans les appels à projets ultérieurs afin de mieux répondre aux objectifs de la DSCMM et aux exigences de protection des habitats et des espèces, particulièrement celles relevant de Natura 2000, ainsi que de protection des paysages.

 

L’Ae souhaite quelques précisions qui répondent en partie à différentes protestations.

 

 

Un encadré rappelle que pour tous les projets soumis à étude d’impact, une « autorité environnementale » désignée par la réglementation doit donner son avis et le mettre à disposition du maître d’ouvrage, de l’autorité décisionnaire et du public. Cet avis ne porte pas sur l’opportunité du projet mais sur la qualité de l’étude d’impact présentée par le maître d’ouvrage, et sur la prise en compte de l’environnement par le projet. Il n’est donc ni favorable, ni défavorable au projet. Il vise à permettre d’améliorer la conception du projet, et la participation du public à l’élaboration des décisions qui portent sur ce projet. 

 

Extrait du texte

 

 

L’Ae avait été saisie pour avis par le préfet de la Région Pays de la Loire, préfet de la Loire-Atlantique et par la directrice de l’énergie du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, le dossier ayant été reçu complet le 13 février 2015.

Pour l’Ae, les principaux enjeux environnementaux du projet (de nature et d’intensité parfois différentes en phase de construction et en fonctionnement) portent sur :

– l’avifaune marine, tout particulièrement pour les espèces ayant justifié la désignation de sites Natura 2000 à proximité, du fait à la fois du risque de collision avec les éoliennes, de la perte d’habitats, et de l’effet « barrière » du parc sur les déplacements des oiseaux,

– les mammifères marins du fait des perturbations acoustiques, notamment en phase de construction,

– le paysage marin, depuis la côte mais aussi depuis les îles environnantes (Hoëdic, Belle-Île, Noirmoutier),

– les nombreuses zones humides traversées par le raccordement électrique à terre, avec leur cortège floristique et faunistique.

D’autres caractéristiques ou activités du territoire sont susceptibles d’être affectées, telles que les sols sous marins, la qualité des eaux marines en conséquence du recours à des anodes sacrificielles, et la pêche professionnelle dans la zone du parc éolien.

 

« D’un point de vue méthodologique, ce dossier bien documenté soulève des questions importantes en raison du niveau significativement plus réduit en mer qu’à terre des connaissances et des méthodologies disponibles pour établir le dossier d’évaluation environnementale : dresser un état des lieux initial, identifier les effets et les vulnérabilités des espèces et des milieux à ces effets, et conclure sur les impacts, dans le cadre de la démarche « Éviter, puis réduire et, le cas échéant, compenser les impacts » (ERC). Il ne semble pas justifié de faire peser sur le seul maître d’ouvrage la charge de remédier aux insuffisances de l’état des connaissances et des méthodologies, même si l’étude d’impact se doit de contribuer à leur amélioration sur les enjeux identifiés comme majeurs. L’Ae regrette que la décision nationale de développer l’énergie éolienne offshore n’ait pas été aussitôt accompagnée de l’effort de recherche approprié pour compléter ces connaissances ».

 

 

L’Ae formule plusieurs recommandations d’ordre méthodologique, visant à une meilleure prise en compte des incertitudes dans les éléments présentés, et à comparer les mesures ERC qui figuraient dans la réponse à l’appel d’offre avec celles retenues dans l’étude d’impact. Alors que l’état initial est de qualité dans l’état actuel des connaissances, l’Ae recommande de discuter et nuancer certaines appréciations insuffisamment argumentées concluant à des impacts négligeables ou faibles.

 

Au-delà de ces recommandations de portée générale, l’Ae recommande aussi :

. de compléter le dossier par une présentation des aménagements prévus sur les ports de Saint-Nazaire

et la Turballe, et par une appréciation de leurs impacts,

. de poursuivre la démarche « éviter, réduire, compenser » pour le choix du tracé de détail de la liaison

électrique à terre, en recherchant autant que possible l’évitement des zones humides,

 

– concernant le bruit des travaux :

. d’évaluer, pour certaines espèces de mammifères marins comme le Marsouin, le niveau d’exposition au bruit accumulé pendant la durée totale d’une série de battage de pieu (5 heures),

. de procéder à une analyse des distances d’effet sur la faune marine selon les espèces (hors mammifères marins, traités par ailleurs) et selon la gravité des impacts,

 de réduire le bruit de battage à la source au moyen de techniques adaptées,

. concernant l’avifaune :

de reprendre l’évaluation des incidences Natura 2000 relative au Goéland marin et au Puffin des Baléares et redéfinir des mesures d’évitement ou de réduction avant de conclure sur l’atteinte à l’état de conservation de ces espèces. Pour le Puffin des Baléares, des expertises complémentaires apparaissent nécessaires, plus généralement, de prêter une plus forte attention à l’avifaune marine sur laquelle un impact potentiel maximal « moyen » a été identifié (Mouette pygmée (photo), Goéland brun, Goéland argenté) en raison des pertes d’habitat, du risque de collision avec les éoliennes ou de l’effet barrière dû au parc éolien,

. de proposer des mesures de compensation au bénéfice notamment des principales espèces affectées (oiseaux et mammifères marins), ou à défaut de mieux justifier l’absence de mesure compensatoire au titre des impacts résiduels,

. de détailler l’impact des anodes sacrificielles sur la qualité des eaux selon chacune des forms chimiques des éléments qu’elles relarguent et en analysant les avantages et inconvénients de leur utilisation par rapport à d’autres solutions,

. de mettre en cohérence le suivi prévu sur ce projet avec le programme de surveillance de la directive cadre « stratégie du milieu marin » (DCSMM) et avec le dispositif de suivi du plan d’action pour le milieu marin Golfe de Gascogne, et de prévoir que les données ainsi récoltées soient mises à la disposition des scientifiques et des structures et autorités chargées du rapportage communautaire sur la DCSMM.

 

L’Ae émet par ailleurs d’autres recommandations dont la nature et les justifications sont précisées dans l’avis détaillé.

 

Rappel des caractérisques du parc

 

Les 80 éoliennes, d’une hauteur de 184 mètres et d’une puissance unitaire de 6 MW, sont disposées en sept lignes distantes d’environ 900 mètres les unes des autres. L’espace entre les éoliennes d’une même ligne est d’environ la meme distance. Chacune est fixée sur une fondation monopieu constituée d’un tube métallique de 7 mètres de diamètre en moyenne, inséré dans le sous-sol à une profondeur de près de 25 mètres par battage, éventuellement avec forage. Les profondeurs d’eau varient entre -8,1 et -23,6 mètres cote marine (CM) définie par rapport au zéro des cartes qui correspond au niveau théoriquement atteint par les plus basses mers astronomiques (marée de coefficient 120).

 

. Des protections anti-affouillement seront mises en place, si leur besoin est avéré, au moyen de matériaux rocheux. La pose des câbles sous-marins pourra être faite en ensouillage. À défaut, ils seront protégés par des enrochements, par la pose de matelas en béton ou de coquilles. La distance entre les deux câbles de la liaison sous-marine sera d’au moins trois fois la hauteur d’eau. Leur profondeur variera selon la technique de protection utilisée et la nature des sols, jusqu’à 4,5 mètres au niveau de l’estran et de la plage de la Courance, lieu d’atterrage.

. Le poste électrique en mer devrait être fixé sur une fondation en treillis métallique dit « jacket ». Sa hauteur est de 20 à 30m au dessus de l’eau, sa longueur de 40 à 45m, et sa largeur de 25 à 30m. La réalisation du projet nécessite une concession du domaine public maritime d’une superficie de 78km². Une base de maintenance est prévue dans « un port proche du parc éolien », qui devrait être le port de La Turballe. La supervision du parc sera réalisée 24h/24 depuis un centre situé en Loire-Atlantique, comme pour les parcs offshore projetés au large de Fécamp et de Courseulles-sur-Mer.

 

 

La société « Parc du Banc de Guérande » est une filiale d’Eolien Maritime France (EMF). EMF est un consortium regroupant EDF Energies Nouvelles, DONG Energy Wind Power, Nass et Wind Offshore. Alstom fournit les éoliennes offshore  Haliade 150» construitent dans l’usine de Montoir Saint-Nazaire sur le Grand port maritime.

 

Rappel : L’appel d’offres a été remporté par la Société « Parc du Banc de Guérande »

Le débat public s’est tenu du 20/03/2013 au 20/07/2013 ICI 

A quelques jours des rencontres internationals de THETIS 2015, les discussions devraient aller “bon train” dans les stands et au Conseil regional des Pays de Loire…. Conclusion Rendez-vous à THETIS pour en savoir plus. Il sufffit de vous inscrire ICI 

 

http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/150506_-_Parc_eolien_offshore_de_Saint-Nazaire_44_-_delibere_cle75acf9.pdf

 

Carte interactive du projet – http://parc-eolien-en-mer-de-saint-nazaire.fr/carte-interactive/


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