ORONO (Maine – Etats-Unis) – 11/12/2008 – Blog Les énergies de la mer – 3B Conseils – Selon Associated Press (09/12/08), les chercheurs de l’Advanced Composites Engineered Wood Center(AEWC) de l’Université du Maine (UMaine)plancheraient (si l’on peut dire s’agissant de bois) sur de nouveaux alliages de matériaux destinés à améliorer les performances et la résistance des pales de turbines aussi bien que la résistance des mats des éoliennes en haute mer (farshore). Habib Joseph Dagher, directeur de l’AEWC, connu pour son engagement dans l’éolien farshore (c.a.d. à plus de 30 kms des côtes) travaille en collaboration avec un certain nombre d’entreprises sur le développement d’une technologie éolienne adaptable aux conditions particulières de la haute mer où les fonds atteignent plusieurs centaines de mètres de profondeur et où les conditions sont extrêmes. A ces grandes distances des côtes, les vagues peuvent atteindre plus de 12 mètres et les vents souffler à 130 km/h et plus. Pour résister à ces conditions, A. J. Dagher et son équipe, après de multiples tests, avaient déjà préconisé l’utilisation d’éoliennes de grande taille (plus de 90 mètres de hauteur entre la surface de l’eau et le moyeu de la turbine) avec des pales de 60 mètres de long. Par comparaison, sur terre les éoliennes font en moyenne 73m de hauteur pour le mat et 40 m pour les pales.
Mais la taille n’est évidement pas un facteur suffisant en soi pour résister à la haute mer. Outre une résistance exceptionnelle à la force des vents et des vagues, c’est la question de la résistance à la corrosion de l’environnement océanique qui reste au centre des recherches. De ce point de vue là, jusqu’à aujourd’hui, les technologies qui font appel au métal seul ou aux seules fibres de verre ou de carbone, ne sont pas convaincantes et ce sont les dérivés du bois qui offrent les meilleurs résultats. Doit-on s’en étonner vraiment ?! De tous les matériaux à base de bois testés par Dagher et son équipe de l’UMaine, il semblerait que ce soit un alliage de balsa (Ochroma pyramidale), de fibre de verre et de fibres de carbone qui ait le mieux résister à la corrosion océanique.
Cet alliage à base de balsa possède, d’autre part, les avantages collatéraux non négligeables, de rendre les pales d’éoliennes plus légères que celles conçues en fibres de carbone seules, d’offrir plus de résistance que l’acier et de réduire de manière très significative la corrosion. En ce qui concerne les mâts porteurs, conçus dans les matériaux composites à peu près similaires à ceux des pales de turbines, les recherches de Dagher se sont surtout concentrées sur de nouvelles techniques de fabrication et d’assemblage. L’objectif est de construire les mâts sur site – en mer – ce qui éliminerait à la fois le triple problème du gigantisme des structures actuelles de construction à terre, du transport sur site nécessitant des barges (et de l’énergie fossile!), et de l’assemblage sur site nécessitant des grues puissantes, des conditions de mer calme (et encore de l’énergie fossile!). L’objectif, on l’aura compris, est de réduire les coûts. Les tests de Dagher ont surtout portés sur des mâts gonflables dans lesquels est injecté un mélange de résine et de béton léger d’un coût minime.
Ce sont les mêmes types de structures qui sont, par ailleurs, à l’essai dans le cadre de la construction des ponts du futur. Dagher est convaincu que les parcs éoliens en eau profonde sont la réponse la plus probable au besoin énergétique des Etats-Unis dans l’avenir, mais à condition que les matériaux employés pour les construire soient moins onéreux et plus fiables que ceux actuellement employés : » Nous sommes à la recherche de solutions à long terme pour ce pays » a-t-il conclut. N’aurait-il pas un peu raison, notre ami Habib Joseph ?
Article: Francis ROUSSEAU
Docs : sites liés. Photos : 1. parc éolien Farshore © UMaine. 2: Chercheur de l’AEWC travaillant sur les nouveaux matériaux de pales © AEWC. 3 et 4 : Idem ibid © AEWC
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