STOCKHOLM – (Suède – U.E.)  –  21/01/2010- 3B Conseils – Ce que l’on savait déjà de façon officieuse, c’est-à-dire le fait que l’implantation d’éoliennes en mer ne nuit pas à la vie marine et sous-marine, mais favorise son développement, vient de se voir confirmé par la première grande étude indépendante menée sur le sujet par l’Université de Stockholm  (capitale de la conscience environnementale planétaire !) au large des côtes européennes.  Dan Wilhelmsson, scientifique au Département de zoologie de l’Université de Stockholm, qui a mené cette étude, a pu prouver en effet que la vie est définitivement devenue plus abondante et diversifiée près des fondations des éoliennes en mer, les  fondations éoliennes offshore constituant des habitats pour les poissons de toutes sortes, mais aussi pour les  crabes, moules, homards et plantes sous-marines. Il ressort aussi de l’étude de Wilhelmsson que la densité de poissons est plus élévée à proximité des éoliennes et diminue nettement à mesure que l’on s’éloigne des turbines  et ce, malgré un fond marin naturel riche en rochers et en algues. Ce phénomène peut être attribué à plusieurs raisons dont la première semble bien être l’absence de navigation maritime et de pêche aux abords immédiats des éoliennes.

Parmi les espèces qui se développent le mieux, c’est donc  mytilus edulis plus communément connue sous le nom de « moule bleue » qui domine, les fondations d’éoliennes semblant offrir à cette espèce des conditions idéales de croissance. « Des surfaces dures comme celles des fondations sont souvent difficiles à trouver dans l’océan, et elles fonctionnent ici comme des récifs artificiels et d’autant plus que des blocs de rochers sont souvent placés autour des fondations en béton pour  en prévenir l’érosion par décapage. Cela a pour effet de renforcer la fonction de barrière », explique Dan Wilhelmsson. A cette fonction naturelle pourrait venir  s’en ajouter une autre qui consisterait à utiliser, dans l’avenir, ces zones pour permettre à des espèces protégées, ou en voie de disparition, de se développer en milieu naturel en toute quiétude. « Les fermes éoliennes mais aussi certaines autres structures impliquées dans l’extraction des énergies de la mer pourraient être utilisées comme de grandes zones récifales biologiquement productives, à l’abri du chalutage et des raclages de fond.  Il serait ainsi possible de favoriser et de protéger des espèces importantes », déclare  encore Dan Wilhelmsson. Tout cela n’a évidemment rien d’un scoop : les  récifs artificiels constitués par des épaves de bateaux ou d’avions ou même les plates-formes pétrolières offshore inactives servent déjà de pouponnières pour reconstituer la vie marine. Mais dans un certain contexte de mise en cause environnementale systématique des éoliennes en mer, et d’une façon générale de toute structure mécanique implantée en mer, accusées tour à tour de tuer les oiseaux, les chauves-souris et de découper les poissons en sashimi, il n’est pas inutile qu’une étude comme celle-ci fasse la lumière sur les effets positifs directs des énergies marines sur leur environnement immédiat.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sources liées.  Photos DP


Publicités Google :