Paris – France (U.E) – Jeudi 5/03/2015 – Energies de la mer. Areva a annoncé le 4/03/2015, lors de son conseil d’administration présidé par Philippe Varin, de lourdes pertes 4,8 milliards d’euros et un nouveau plan stratégique en trois axes pour rétablir la situation d’ici 2018. Les actions sont en cours et les détails ne devraient pas être connus avant la fin de l’été
L’Usine Nouvelle mentionne «des pertes exceptionnelles monumentales, comme la dépréciation de €599 millions de l’usine Comurhex II, une provision de €720 millions sur le chantier de l’EPR en Finlande ou encore une perte de valeur de €135 millions des activités éoliennes et solaires».
Trois actions majeures engagées
Philippe Knoche, Directeur général, vise un plan stratégique en trois grands axes avec
1 – Un recentrage « sur le cœur des procédés nucléaires ». civil et militaire.
Areva ne veut plus être « coincé » par de grands projets tel que le chantier de l’EPR finlandais ou celui du réacteur de recherche Jules Horowitz pour le CEA.
La JV AREVA-GAMESA en première ligne pour les éoliennes offshore
Le recentrage passe obligatoirement par une rationalisation des activités dans les énergies renouvelables. L’ensemble des activités éoliennes offshore sera désormais géré par la joint-venture créée avec l’espagnol Gamesa. Quant au solaire, les derniers projets seront achevés mais aucun nouveau ne sera lancé.
AREVA, présent dans le secteur depuis 2004, fait partie du trio de tête de l’éolien en mer européen. Après avoir racheté MultiBrid dont l’éolienne M5000 d’AREVA a obtenu la certification DIN ISO 9001 et GL-Offshore 2005 auprès des autorités allemandes.
AREVA a annoncé développer une éolienne offshore de 8MW qui devraient équiper Saint-Brieuc et les autres parcs.
Le groupe compte 630 MWe en cours d’installation. Sa base installée est de plus de 120 éoliennes à fin 2014.
2 – Probablement un rapprochement avec EDF. « Areva assume son rôle de fournisseur », lance Philippe Knoche, alors que des groupes de ttravail sur l’efficacité opérationnelle entre EDF et AREVA sont en cours.
La priorité est donnée à l’achèvement dans de bonnes conditions de l’EPR de Flamanville (Manche) afin de préparer les deux réacteurs qui seront construits par EDF à Hinkley Point en Angleterre.
Philippe Knoche assure que le travail sur un « EPR optimisé » avance vite et qu’un « basic design sera présenté en 2015. »
Dans une interview au Figaro, Emmanuel Macron ministre de l’économie «assure être favorable à « une réorganisation profonde, une refonte, du partenariat historique de ces deux groupes » et promet une plus grande coopération industrielle qui pourrait « aller jusqu’à un rapprochement, y compris capitalistique ». Récemment Ségolène Royal avait également rappelé la priorité de soutenir le nucléaire dans un esprit de compétition industrielle au niveau mondial.
3 – Développement à l’international – Viser les acheteurs du nucléaire civil
Un renforcement sur le développement de la présence en Chine semble un objectif incontournable. » La coopération avec les acteurs chinois est essentielle car, pour Philippe Knoche, le vaste pays sera au cœur de la croissance de 2% par an du marché nucléaire mondial. En 2030, la Chine comptera 131 réacteurs et 14% de la capacité mondiale.
C’est également une ambition d’EDF, qui par la voix de son président Jean-Bernard Lévy avait mentionné lors de sa première présentation des résultats annuels le 12 février dernier, « que le nouveau nucléaire et le programme atomique chinois étaient ses objectifs ». Le chiffre d’affaires d’EDF est de €72,8 milliards, en hausse de 1,3 %, et d’un résultat net de €3,7 milliards, en croissance de 6,2 %.
AREVA met les compteurs pour financer la feuille de route car l’Etat n’envisage pas de recapitalisation. D’où un plan d’économies et de cessions d’un milliard d’euros sur les années 2015-2017 afin de retrouver un cash-flow positif en 2018. Sur cette même période, les investissements seront significativement réduits à €3 milliards (contre €4,6 milliards sur la période 2012-2014).
Philippe Knoche annonce des départs volontaires inévitables et une discussion est engagée avec les organisations syndicales qui pourrait aboutir en avril.
Aussitôt François Rebsamen, ministre du Travail a précisé que « S’il y avait des suppressions de postes, cela se ferait bien sûr sans licenciement« .
Laurent Beauvais mentionne sur son blog, que la Région Basse-Normandie était présente ce matin, ainsi que les élus du Cotentin, autour de la table des ministres Emmanuel Macron et Bernard Cazeneuve pour aborder avec les syndicats de salariés les solutions à apporter aux très graves difficultés d’Areva .
Points de repère
Areva a été le co-lauréat de Saint-Brieuc, puis du Tréport et des îles Yeu et Noirmoutier dans le cadre du consortium GDF-Suez en partenariat avec EDP Renewables et Neoen-Marine, qui ont répondu avec la future turbine d’Areva de 8MW. Cette annonce le 29/11/2013 avait créé une surprise. De son côté, le consortium EDF EN qui était en partenariat avec WDP offshore avait proposé la turbine de 6MW l’Haliade 150 développée par Alstom. La JV avec Gamesa date du 17/01/2014 (voir Energies de la mer du 20/01/2014 ICI)
Sources : AREVA, Usine Nouvelle, Figaro, Ministères, Energies de la mer.
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