Allemagne – Jeudi 22/04/2021 – energiesdelamer.eu. TorstenThiele, Senior Research Associate à Institute for Advanced Sustainability Studies (IASS) a publié sur son blog une tribune qui suggère de « mettre au point des mécanismes de gestion et de financement coopératifs afin de s’attaquer aux problèmes du changement climatique et de la perte de biodiversité, de la surexploitation et du manque de gouvernance efficace ».

Il y a trente ans le 15 avril 2021, les dirigeants du monde entier se sont réunis pour lancer la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), une initiative audacieuse visant à favoriser le changement d’un système économique qui dégradait à la fois l’environnement et des sociétés entières. Aujourd’hui, alors que l’océan est confronté à des menaces sans précédent, une initiative tout aussi audacieuse s’impose.

L’ambition de la BERD est d’utiliser la finance et le renforcement des capacités pour forger des économies compétitives, inclusives, bien gouvernées, plus vertes, résilientes et intégrées. Nous avons besoin de toute urgence d’une organisation équivalente pour les mers, une véritable banque de la durabilité des océans.

Accueilli par le président américain Jo Biden, le sommet des leaders sur le climat (22-23 avril) a réuni 40 leaders mondiaux. Une initiative de ce type pourrait être lancée lors de ce sommet et développée plus avant lors de la réunion du G7 qui se tiendra au Royaume-Uni en juin et de la réunion suivante du G20 prévue en octobre en Italie.

Pour mettre l’océan sur la voie d’un avenir durable, il faudra mettre au point des mécanismes de gestion et de financement coopératifs afin de s’attaquer aux problèmes du changement climatique et de la perte de biodiversité, de la surexploitation et du manque de gouvernance efficace.

Cette tribune de TorstenThiele parue avant le sommet, recommande, une approche mondiale commune offre la possibilité d’aborder ces questions interdépendantes dans le cadre d’un effort concerté, en réunissant les pays les plus touchés par le changement océanique et ceux qui ont le plus contribué à l’augmentation du risque océanique, afin de proposer des solutions efficaces. Un modèle de planification intégrée des océans a déjà été proposé par les 14 nations qui soutiennent le Groupe de haut niveau pour une économie océanique durable ; cette approche doit maintenant être appliquée à l’océan international, avec un plan océanique pour l’ensemble de l’océan mondial.

En 2021, les négociations relatives à trois accords internationaux essentiels pour l’océan et les écosystèmes terrestres doivent s’achever, concernant la haute mer (accord BBNJ), la biodiversité (cadre mondial pour la biodiversité post-2020 de la CDB) et le climat (COP 26 de la CCNUCC : règlement de Paris). Un mécanisme financier solide est nécessaire pour assurer la mise en œuvre efficace de ces accords et pour fournir une action de soutien par le biais des gouvernements et du secteur privé. Une banque pour la viabilité des océans pourrait soutenir tous ces efforts, en fournissant des fonds et des approches financières innovantes qui répondent aux besoins en matière d’infrastructures de données océaniques, de recherche et de science, de mesures de gestion et de conservation et d’efficacité opérationnelle, ainsi qu’en mettant en place les incitations économiques et financières qui soutiennent l’investissement dans le capital naturel bleu et le développement d’une économie bleue durable pour tous.

J’ai eu l’honneur de faire partie de la petite équipe réunie par Jacques Attali, le premier président de la BERD, en 1990, pour préparer le lancement de la BERD et j’ai pu constater de visu comment, lorsque leurs valeurs convergeaient, une coalition d’hommes d’État et de chefs d’entreprise pouvait contribuer à mettre en place une institution capable de faciliter des changements indispensables dans un délai très court. J’ai le sentiment que nous nous trouvons dans une situation similaire aujourd’hui, alors que le secrétaire Kerry rencontré ses homologues chinois et que les dirigeants européens se préparent à des négociations clés pour une transition juste vers la neutralité climatique et un véritable pacte bleu-vert pour le monde post-pandémie. L’anniversaire du lancement de la BERD nous rappelle que le changement est possible. Nous devons maintenant nous assurer que nous ne manquons pas cette occasion pour l’océan, le plus grand habitat de notre planète.

POINTS DE REPÈRE

Tribune repérée par Yves Henocque sur le blog de TorstenThiele, Senior Research Associate à Institute for Advanced Sustainability Studies (IASS). Traduction assurée par la rédaction d’energiesdelamer.eu

 


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