France – Mardi 18/08/2020 – energiesdelamer.eu. Le ministère attend du débat la délimitation, à l’intérieur de la macro-zone déjà identifiée, l’emplacement de deux zones à l’intérieur de laquelle les futurs projets pourraient être étudiés. Vous avez notamment participé au débat public pour le parc en mer éolien posé de Courseulles-sur-Mer dont le lauréat à l’appel d’offres lancé par l’État en 2011 est le consortium* Éolien Maritime France.
. Quelles sont les principales différences entre le débat public de Courseulles en Manche et celui sur l’éolien flottant en Bretagne sud que vous présidez ?
Laurent Pavard – Le débat est placé sous l’égide de la loi « ESSOC » : le débat public se déroule désormais avant l’attribution du projet. Le maître de l’ouvrage n’est donc pas un opérateur industriel mais l’État et RTE, et l’on ne dispose donc pour le débat ni d’un projet étudié ni d’études d’impact comme c’était le cas pour Courseulles.
Le dossier du projet AO5 se résume à une enveloppe de puissance pour les deux tranches (250 MW et 250 à 500 MW) et une « macrozone » de 1330 KM2 à l’intérieur de laquelle le ministère attend la localisation d’une zone de 600 KM2 pour l’implantation des deux tranches projetées.
De ce fait les choix du public sont beaucoup plus ouverts, mais les éléments portés à sa connaissance sont en revanche beaucoup plus généraux et fragmentaires, en particulier s’agissant de l’état initial des milieux.
Dans un tout autre ordre d’idées je constate que, depuis l’ouverture du débat en ligne, l’opportunité de l’énergie éolienne est beaucoup plus débattue qu’à Courseulles.
Quelle approche envisagez-vous de prendre avec les membres de la Commission pour traiter et prendre en compte ces différences dans le débat public de Bretagne sud ?
LP – La procédure ESSOC influe considérablement sur l’organisation du débat. Il est nécessaire d’assurer l’information la plus complète possible du public sur les tenants et aboutissants du projet, y compris certains fondamentaux souvent mal connus.
Mais ce n’est pas la seule particularité de ce débat : la crise sanitaire nous a contraints à adapter le dispositif du débat et à prévoir des solutions de repli en cas de limitation des possibilités de réunion.
C’est ainsi que nous avons renoncé aux « débats mobiles » qui ciblaient prioritairement les estivants, très nombreux en Bretagne sud. Nous les avons remplacés par une exposition déployée dans quelques lieux très fréquentés (Groix, Belle-Ile, Quiberon, cité de la voile à Lorient, ainsi que dans nos bureaux à Lorient).
Nous avons d’autre part prévu de retransmettre les réunions sur Internet quand ce sera possible.
Pour le reste, la commission a articulé le débat autour de quatre actions principales :
– Approfondir les enjeux autour des sept thématiques identifiées par la commission,
– Aller au contact du public le plus directement concerné : des réunions de proximité seront organisées à Belle Île, à Groix et Quiberon.
– Une série d’évènements seront proposés aux médias : radio, TV, pour toucher les publics éloignés du débat. Une campagne de communication sera en outre lancée à la rentrée. Il est prévu de distribuer dans 115 000 boîtes aux lettres, une synthèse en 6 pages du dossier du maître d’ouvrage et un dépliant-carte T sur le débat. Le boitage sera effectué dans l’ensemble des boites aux lettres des communes littorales situées sur la zone d’atterrage potentielle telle que définie à ce jour, et sur les îles de Groix et Belle Île et la presqu’île de Quiberon. Concrètement : de Trégunc dans le Finistère à Quiberon dans le Morbihan, plus Groix et les 4 communes de Belle-Île. Le public pourra ainsi, s’il le souhaite, contribuer au débat.
– Enfin, si les circonstances le permettent, nous organiserons des rencontres avec les établissements d’enseignement supérieur afin d’aller au contact des jeunes.
. Quel peut-être l’apport du grand public, des riverains, les élus, des professionnels de la mer … qui pourraient participer dans un contexte de débat déjà très largement entamé par la Région Bretagne avec la Conférence régionale mer et littoral ?
LP – La CRML a réalisé un important travail de concertation préalable, et a d’ailleurs présenté sa proposition de localisation de la zone d’implantation du projet. Ce travail est essentiel en particulier parce qu’il a associé les représentants des pêcheurs qui seront particulièrement concernés.
Mais la cible du débat public est plus large : il s’agit d’informer le grand public, y compris les estivants, de l’écouter, et de le faire entendre. Le débat apportera donc un éclairage complémentaire à celui de la CRML.
. Quelle place comptez-vous accorder aux problématiques de la recherche, pour le ou les futurs sites éolien flottant en Bretagne sud en Atlantique ?
Les données présentées par le maître d’ouvrage sur l’état des milieux sont très fragmentaires et parfois anciennes. Il y a clairement besoin d’un travail complémentaire pour évaluer les impacts des projets envisagés, d’autant qu’on ne peut écarter un effet de cumul en raison de la construction prochaines de deux centrales éoliennes posées à Guérande et Noirmoutier. Nous avons prévu de consacrer deux réunions à l’environnement marin. Nous attendons de ces réunions des orientations sur les études complémentaires qu’il faudra réaliser en priorité.
SITE INTERNET pour Bretagne Sud
https://eolbretsud.debatpublic.fr/
Site internet et archives du débat public pour Courseulles-sur-Mer Le débat public sur le projet de parc éolien en mer au large de Courseulles-sur-Mer a pris fin le 20 juillet 2013. Il avait débuté le 20/03/2020
http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-courseulles/
Vidéos enregistrées lors du lancement, par Chantal Jouanno présidente de la CNDP, de la Commission particulière de débat public de Bretagne sud à Lorient le 20 juillet 2020
20/07/2020 – ITV de Gaël Le Saout, vice-présidente du Conseil régional de Bretagne réalisée lors du lancement du Débat public Bretagne sud. Quelles complémentarités entre les ports de Brest et de Lorient où d’autres ?
Points de repère
Lundi 27/07/2020 – Interviews vidéos de Chantal Jouanno et Laurent Pavard.
18/01/2020 – Laurent Pavard a été désigné président de la commission particulière du débat public sur le projet éolien en mer de Bretagne sud pour mener les débats afin de déterminer une ou des zones propices pour l’appel d’offre éolien flottant.
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