Chine – France – Mardi 17/12/2019 publié lundi 16/12/2019 – energiesdelamer.eu. CGN, partenaire d’Eolfi pour la ferme pilote de Groix, entend doubler sa présence sur le continent européen, d’après une dépêche de l’AFP.

Eolfi qui devrait finaliser son rachat à 100 % par Shell dans les prochains jours, a le groupe CGN Europe Energy – CGNEE à ses côtés comme partenaire financier pour Groix depuis 2016.

Mais CGN avait déjà mis pied sur le territoire français dans le terrestre et il entend pouvoir se développer en France, en Europe et en Afrique avec des partenaires français.

Le terrestre d’abord !

Charmont-sous-Barbuise «est notre premier projet en France : ce parc a été créé en 2010 et on l’a acquis en 2015 », a expliqué le directeur général adjoint de CGNEE, Liu Yuguang à l’AFP. Il y a six turbines au milieu d’une centaine d’autres fichées dans cette région rurale, et ventée – l’entreprise l’a racheté avec tout un portefeuille.

Aujourd’hui, CGN possède 71 sites éoliens en Europe, dont 39 en France, et 2,4 gigawatts de puissance installée. « Pour l’instant nous avons des actifs à hauteur de €3 milliards. Nous espérons doubler nos capacités de production d’ici 3 à 5 ans, et passer de 2,4 à 5 GW de capacités », a dit M. Liu à quelques journalistes.

L’entreprise, qui se classe elle-même comme « 4e ou 5e opérateur européen » de renouvelables, propose aussi des installations solaires (notamment sur des hangars agricoles, projet qui avait fait sensation en France fin 2015). Mais elle reste « à 90% » concentrée sur l’éolien. « En Europe, le marché de l’éolien est plus vaste que le solaire », explique M. Liu.

Pour CGNEE, tout a commencé en 2014 par le rachat, à 80%, de parcs anglais à EDF Renouvelables. Une acquisition permise par les liens entre la maison-mère CGN, géant de l’électricité, et le français EDF, partenaires dans le projet de construction d’EPR au Royaume-Uni.

Aujourd’hui « on est en France, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suède, et on compte aller en Europe du sud, y compris Espagne et Italie, et potentiellement en Europe centrale et de l’est »…

CGNEE porte un projet photovoltaïque au Sénégal, avec une société italienne, et ne cache pas ses ambitions en Afrique, du nord notamment. « On aimerait bien se développer, ensemble avec d’autres entreprises françaises, dans des pays tiers. Et pour moi le meilleur marché pour une coopération franco-chinoise dans nos métiers est en Afrique ».

Basée à La Défense, CGNEE emploie 119 personnes dont « 78% de salariés locaux », notamment quatre techniciens à Troyes (Aube), souligne M. Liu: « pour bien se développer sur un marché étranger, il faut s’implanter, par exemple avec des embauches d’experts locaux ».

Les ambitions du groupe chinois

« Comme la plupart des grands groupes énergétiques à travers le monde, CGN n’entend pas se contenter de son marché national », analyse Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS (Paris), interrogé par l’AFP. « La Chine est un leader dans les énergies renouvelables et cette domination passe à la fois par des ventes d’équipements à l’étranger et des investissements à l’international. CGN est l’un de ses outils, et non le moindre ».

Le chercheur souligne « l’attractivité » de l’Europe, tant par ses objectifs climatiques que son soutien aux renouvelables. Et « la « guerre » commerciale et économique sino-américaine est un élément supplémentaire », ajoute-t-il. « Technologiquement il n’y a pas de grande différence » entre parcs chinois et parcs européens, répond M. Liu quand on l’interroge sur les grands enseignements de ces 5 ans de présence.

Mais « oui bien sûr, on a appris beaucoup de choses, par exemple sur les standards de sûreté ou de protection de l’environnement: on a embauché des ingénieurs français qui nous amènent des compétences ».

CGNEE et l’éolien en mer

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CGNEE a entamé sa présence en mer avec Eolfi pour le projet de ferme pilote d’éoliennes flottantes en Bretagne dont le flotteur est conçu par Naval Energies… Un choix stratégique, là aussi. « En Europe les ressources terrestres ont des limites », explique M. Liu à l’AFP. A terme, -ndlr- le coût de l’éolien flottant sera moins élevé que l’offshore posé ».

En octobre 2016, une visite du site de Groix avait été organisée.

Points de repère

06/11/2019 – EOLFI : « Shell nous donne les moyens de nos ambitions » …

17/07/2018 – CGN Europe Energy has acquired a 75 percent stake in the Swedish North Pole wind project from Australia’s Macquarie Group and GE Energy Financial Services.

12/05/2017 – La Caisse des Dépôts et Consignations et MERIDIAM ont signé à Lorient leur entrée au capital de la société de projet « Les Eoliennes flottantes de Groix & Belle-île » : une étape majeure dans le développement du projet de ferme pilote assuré par EOLFI et CGN EE.


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