Allemagne – Mardi 28/05/2019 – energiesdelamer.eu. L’ensemble de La filière de l’éolien en mer en Allemagne est sous une pression réelle. L’absence de mise en enchères de nouvelles concessions – la dernière a eu lieu en avril 2018 et aucune autre n’est prévue avant 2021.
C’est une perspective décevante pour les futurs volumes d’enchères jusqu’à 2030, signifient que leurs carnets de commandes s’épuisent et qu’on ne sait pas quand et comment ils seront remplis avait mentionné le 21 avril dernier, Giles Dickson le Président de WindEurope, lors de la conférence WAB Windforce à Bremerhaven.
C’est probablement, aussi, l’une des raisons pour laquelle l’appel d’offre de Dunkerque a attiré autant de grands acteurs européens.
Principale plaque tournante industrielle et d’innovation pour l’éolien offshore, (qui a perdu entre 3 000 et 4 000 emplois dans la chaîne d’approvisionnement éolien en mer au cours des trois dernières années), avait néanmoins renoué avec la croissance grâce au secteur l’éolien offshore après la très grave crise dans l’automobile dans les années 2010.
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WindEurope avait rappelé que l’Allemagne avait maintenant la possibilité de remettre l’éolien offshore sur son plan national Énergie et climat pour 2030. Elle ne prévoit actuellement que 15 GW d’installations au total d’ici 2030, alors qu’elle pourrait aisément fournir 20 GW et un volume supérieur d’ici 2035, plan moins ambitieux en termes de construction éolienne offshore que le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark et la Pologne.
Les élus locaux de Brême ont vivement critiqué le gouvernement fédéral allemand pour leur manque d’ambition et les dégâts causés à l’emploi et à la croissance dans la région. Le TSO Amprion (le Gestionnaire du Réseau électrique Allemand, équivalent RTE en France) s’est demandé si l’Allemagne avait une capacité de production d’électricité suffisante si elle n’accélérait pas son développement dans l’éolien en mer au moment même où l’Allemagne ferme des centrales nucléaires et au charbon.
Giles Dickson a déclaré que la filière de l’éolien traiterait les plans énergétiques nationaux comme des brochures d’investissement et investirait dans les pays dotés des plans les plus ambitieux.
Selon un rapport WAB publié lors de l’événement, il existe actuellement 24 350 emplois dans l’éolien offshore en Allemagne dans la filière industrielle. 33% de ces emplois sont exclusivement dédiés à l’éolien en mer. Les 67% restants travaillent également dans l’éolien terrestre ou dans d’autres secteurs. L’industrie réalise un chiffre d’affaires de 9,8 milliards d’euros.
Le débat sur l’objectif de l’éolien en mer de l’Allemagne se déroule au milieu de développements importants sur l’approche du gouvernement en matière d’éolien terrestre, ainsi que sur la création d’un groupe de travail sur l’acceptation publique, créé par le gouvernement. Il est peu probable que le gouvernement accepte de modifier les objectifs de l’éolien en mer tant que les volumes et règles d’acceptation concernant l’éolien terrestre, ne sont pas réglés. Ce qui pourrait ne pas être avant l’année prochaine.
Reste que les élections européennes vont peut-être modifier la donne en Allemagne avec l’arrivée des Verts en deuxième position à l’échelle nationale, derrière les conservateurs (CDU-CSU) et devant les sociaux-démocrates (SPD).
Avec 28,7 %, la CDU-CSU arrive en tête, (mais avec un recul de 6,6 points par rapport aux européennes de 2014). Pour le SPD, la débâcle est sévère (15,6 %, – 11,7 points), y compris dans ses bastions, comme à Brême, où se tenaient également des élections locales. Avec 20,7 %, les Verts sont les grands bénéficiaires du désaveu qui a frappé les deux formations de la scène politique allemande depuis l’après-guerre.
Points de repère
27/05/2019 – Senvion and Trianel Windkraftwerk Borkum II secure project delivery of 200 MW offshore wind farm
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