France – Vendredi 25/01/2019 – energiesdelamer.eu. Le projet de PPE (le 2ème) est en ligne sur le site du ministère depuis 16h. Pas certain que les professionnels des énergies marines trouvent de quoi à franchement se réjouir de la nouvelle version de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) que le ministère présente ce vendredi 25 janvier 2019.

Décryptage

 

Une version (2) légèrement différente de celle présentée par le Président de la République le 27/11/2018, mais avec des « volumes » pour l’éolien offshore à peine différents de l’opus antérieur et une absence totale des autres énergies marines, une fois encore.

 

Il faut souligner que, comme l’indique le document de janvier 2019, le choix est clairement annoncé de ne faire reposer le fort développement des énergies renouvelables (toutes filières confondues) envisagé que sur les secteur déjà fiables et compétitifs. Ce qui élimine d’emblée, par exemple, l’hydrolien ou le houlomoteur, et naturellement l’ETM….

Ainsi, côté marin, ne reste « que » l’éolien offshore, qui voit quelque peu bouger les lignes par rapport au document présenté en novembre dernier par le ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES). Et encore, la PPE ne prévoit toujours que 4,7 GW à 5,2 GW de nouveaux appels d’offres d’ici à 2028, portant ainsi la capacité totale potentiellement installée à cet horizon entre 7,7 GW et 8,2 GW, en comptant les deux premiers appels d’offres déjà lancés et renégociés.

 

Une légère modification

 

Une nouveauté de la version janvier (qui potentiellement peut-être celle qui « fera décret »), la mise en chiffres de prix cibles des appels d’offres sur la base desquels seront fixés les prix plafonds des futurs appels d’offres.

 

Le projet de Dunkerque (0,5 GW en posé) prend place dès cette année, mais ce serait le seul appel d’offres lancé en 2019. Son prix cible s’établit à €70 MWh, ce qui laisse un peu de marge pour ceux qui ne visaient pas d’ores et déjà le fameux prix du marché énoncé pourtant par le ministre François de Rugy… à Dunkerque et en début de semaine lors des Assises Européennes de la transition énergétique!

 

Un gigawatt supplémentaire serait lancé en 2020, en Manche-Est/Mer du Nord. Ces AO auraient un prix cible de 65 €/MWh.

 

Deux années suivent avec deux appels d’offres (AO) de 500 MW au total pour l’éolien flottant, l’un de 250 MW en Bretagne en 2021 et l’autre, tde 250 MW en Méditerranée en 2022. A noter que le prix cible breton atteint 120 €/MWh en 2021, contre 110 €/MWh en Méditerranée en 2022.

Il faut ensuite attendre 2023 (fin de la première période d’entrée en vigueur de la PPE) pour retrouver un AO, potentiellement sur le «posé ». Entre 1 GW et 1,5 GW sont prévus sur les années 2023-2024, avec un prix cible de 60 €/MWh. Nouveauté également, le lancement, en 2024, de 250 MW à 500 MW en éolien flottant, à un prix cible « selon les prix » d’alors.

A noter que la révision de la PPE aura lieu en 2023 logiquement, si elle ne prend pas encore plus de temps que celle en cours d’élaboration. Enfin, en 2025 (et au-delà !) un projet en AO de 500 MW posé ou flottant, au fil des prix et du gisement.

 

En résumé, exit le projet d’Oléron proposé par wpd offshore dans la première partie de la PPE et très appuyé par les élus, au mieux en 2024, mais en fonction du prix. A ce propos, le MTES considère que l’accélération du développement des ENR doit se faire « en prenant en compte de façon renforcée les enjeux environnementaux, de faisabilité locale et de conflits d’usage ». Ce qui pourrait expliquer cette éviction du projet oléronais de la PPE-phase 1 bien que les élus et les pêcheurs avaient su trouver une certaine harmonie d’intérêt… Mais tant que la PPE n’est pas votée …

 

Les professionnels du secteur devront ainsi se contenter de la poursuite « des mesures de simplification administrative engagées afin de raccourcir les délais de développement et de réduire les coûts » annoncés par le MTES. Ils pourront aussi trouver des voies de traverse via le soutien qui sera apporté aux projets développant « l’investissement participatif dans les projets par les citoyens et les collectivités locales ».

 

Quant aux autres technologies marines… Il faudra a minima attendre la revue de 2023 pour que des appels d’offres commerciaux voient le jour… En France métropolitaine, puisque le texte présenté ne prend pas en compte les zones non interconnectées qui font l’objet de PPE séparées !

 

Un calendrier chargé

 

Une fois le document délivré, il se prépare à passer une phase de consultations obligatoires, avec notamment L’Autorité environnementale (AE), le Conseil national de la transition énergétique (CNTE), le Conseil supérieur de l’énergie (CSE), le comité d’experts pour la transition énergétique (CETE), le Comité des charges de service public de l’électricité, le Comité du système de distribution publique de l’électricité. S’y ajouteront deux consultations non obligatoires, avec une consultation publique, une fois l’avis de l’AE rendu, et une consultation des Etats voisins de la France (les homologues de la Direction de l’énergie et du Climat dans les pays voisins de la France).

 

 

Points de repère

 

23/01/2019 –  Pour François de Rugy, le parc offshore d’Oléron, n’est pas pour demain

 

22/01/2019 – Les « sans subventions » à la conquête de Dunkerque. Partie 1 

François de Rugy annonce que le parc éolien en mer de Dunkerque sera le 1er à produire de l’électricité au prix du marché sans subvention.

 

Les dossiers du projet de PPE

 

Téléchargez directement dans Documents, le dossier de présentation : PPE synthèse finale

 

Le lien pour télécharger le projet de la Programmation pluriannuelle de l’énergie 368 pages

 

27/11/2018 – Une PPE contrariée et une ambition maritime décalée

Le président de la République, Emmanuel Macron a présenté ce matin les grandes lignes de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) 2019-2023 (à relire dans Document) et installé le Haut conseil au Climat. C’est dans un contexte difficile que le président de la République et le Gouvernement présentent la PPE…

 


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