France – 19/11/2021 – energiesdelamer.eu. Malgré les difficultés rencontrées par le posé, les Régions sont dans les starting-blocks pour le flottant. Et misent notamment sur les perspectives de contenu local pour surmonter les réticences d’une partie de la population.
« Si on rate la marche (de la concertation) sur l’éolien posé, il n’y aura plus rien à espérer de l’éolien flottant », prévient Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, investie de longue dans la transition énergétique, et notamment l‘éolien en mer. Et ce, rappelle-t-il, de façon constante malgré le manque de visibilité dont a pâti le secteur depuis le lancement des premiers appels d’offres il y a plus de 10 ans.
Dans l’intervalle, les Régions ont investi, à l’image des 200 millions d’euros dédiés à l’aménagement du Port de Brest en préparation de l’envol de la filière. Celle de l’éolien en mer posé d’abord, puis celle du flottant, plus exigeante encore en termes d’aménagement portuaire du fait de la taille des flotteurs.
Elles se sont également coordonnées, comme l’illustre le soutien commun qu’elles apportent ces dernières années au salon FOWT dont la neuvième édition s’est achevée ce jeudi 18 novembre à Saint-Malo. Et mettent en avant leurs atouts complémentaires en vue du décollage de l’éolien flottant, quelques mois après le lancement de l’AO5 en Bretagne Sud et en attendant celui de l’AO6 en Méditerranée, attendu pour 2022 : les Chantiers de l’Atlantique pour Saint-Nazaire, un bord à quai profond pour Brest, la livraison d’un premier quai lourd à Port-La-Nouvelle, qui affiche l’ambition de devenir « le hub de l’éolien flottant ».
Usines et emplois de l’éolien posé
Au centre de cette union largement affichée, un leitmotiv qui pourrait aider à convaincre plus largement les citoyens : le contenu local. A l’époque du premier appel d’offres, on évoquait surtout la construction d’usines de fabrication et donc la création d’emplois sur le sol français. En dépit des destins contrariés des champions français de l’époque, Alstom et Areva, plusieurs usines ont bel et bien vu le jour : celles de Siemens-Gamesa au Havre (Haropa) et de GE à Saint-Nazaire. Cette dernière fabrique actuellement les 80 premières éoliennes mises à l’eau au large des côtes françaises. Mais auparavant, elle a exporté ses premières fabrications, notamment vers les Etats-Unis. Le port de La Turballe est en plein chantier pour assurer la maintenance de ce premier parc.
A l’exception des pales fabriquées à Cherbourg par LM Wind, filiale de GE, il s’agit surtout d’assemblage. L’on peut regretter que la valeur ajoutée ne soit pas créée sur le sol français, mais l’offshore représente une part croissante des quelque 20.000 emplois que pèse la filière éolienne nationale.
500 millions d’opportunités pour les acteurs locaux
Pourquoi, à la veille de l’émergence de la filière flottant, le contenu local est-il sur toutes les lèvres ? « Cela tient d’abord au « balance of plant », et au poids respectif de la turbine et des autres composants dans la valeur d’une éolienne », détaille Corentin Sivy, directeur « Wind development & acquisitions » de Bay-Wa.r.e, associé à Elicio dans plusieurs projets et appels d’offres, dont l’AO5 . Alors que la turbine représente 85% de la valeur d’une éolienne terrestre, ce poids n’est plus que de 70% pour le posé, et passe à 50% pour le flottant. « Voire à 40% seulement pour de petits parcs », souligne-t-il. Quand bien même les turbines seraient fabriquées pour tout ou partie à l’étranger, et dans tous les cas par de grands groupes, les câbles, fondations, activités portuaires d’installation ou de maintenance peuvent être synonymes de retombées économiques directes pour les écosystèmes locaux. Les 250 MW du seul AO5 représentant un investissement d’environ 1 milliard d’euros, cela correspond à 500 millions d’opportunités pour les acteurs locaux.
Les projets écossais devraient suivre l’AO5 d’un an ou deux, avant la Grèce, l’Italie ou l’Espagne… Au vu de ce calendrier, les acteurs locaux ont vraiment de bonnes raisons de se mettre en ordre de bataille pour prétendre à la meilleure part du gâteau possible. Ce qu’ils font déjà, accompagnés par les Régions et pôles de compétitivité, via des réseaux tels que Neopolia en Pays de la Loire, et en capitalisant sur les acquis de l’offshore posé.
POINTS DE REPÈRE
MerVeille Énergie #4
Janvier – Mars 2021
« Marché local et enjeux réglementaires » Où en sont les 1ers parcs éoliens en mer français ?
Décryptage des directives de la Commission européenne…. Les retombées sur le local. Pas si simple mais indispensable !
Où en sont les 1ers parcs éoliens en mer français ? à lire ou à relire le dossier paru dans le trimestriel MerVeille Energie #4 « Marché local et enjeux réglementaires » par Séverine Michalak – Avril 2021. Le trimestriel propose notamment un dossier spécial en prévision des prochains appels d’offre.
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