CIMer : Biographies des 11 contributeurs au dossier « Regards croisés autour des Grands Fonds Marins», enjeux pour la recherche et l’industrie ! » partie 3
France – Vendredi 22/01/2021 – Biographies des onze contributeurs qui ont répondu, sur la base d’une question unique, « Quels sont les enjeux de la stratégie maritime pour la recherche exploration dans les Grands Fonds Marins ?». Chacun, avec sa compétence et ses expériences, a participé à ce dossier « Regards croisés autour des grands fonds marins» publié à l’occasion de la mise en ligne de la synthèse du Rapport Jean-Louis Levet SGMer et du CIMer qui se tient le 22 janvier 2021 au Havre. Le CIMer est organisé par le SGMER dirigé par Denis Robin .
SE Serge Segura Ambassadeur, Représentant spécial pour les négociations maritimes, Ministère de l’Europe et des affaires étrangères.
Françoise Gaill s’est spécialisée dans l’étude des environnements profonds et l’adaptation aux milieux extrêmes. Ses recherches de terrain sur les écosystèmes profonds océaniques ont servi à étudier les organismes marins vivant dans ces milieux profonds. Elle a dirigé le département Environnement et développement durable du CNRS, puis l’Institut écologie et environnement du CNRS. Elle est coordinatrice scientifique de la plateforme internationale Océan et Climat et participe, entre autres, aux travaux des Nations Unies sur l’état des lieux des océans.
Jean-Pierre Beurier Professeur émérite de la fac de Droit de Nantes.
Référence communiquée par Jean-Pierre Beurier
A consulter les chapitres 117 et 753 de « Droits maritimes » de la collection Dalloz Action de 2015-2016 où Jean-Pierre Beurier traite de façon plus approfondie le statut des grands fonds marins et le régime de leur exploitation. Cette 3e édition est consacrée à l’exploitation des fonds marins, au régime des pôles, à celui des énergies renouvelables ; développe le régime des grands ports maritimes ; traite de l’évolution du régime des transports, des navires à passagers, des croisières et aborde celui de la navigation de plaisance et des sports nautiques. Elle aborde enfin la responsabilité pour dommage de pollution, l’évolution de la jurisprudence, et la question du dommage écologique.
Pascal Berteaud Directeur général du Cerema https://wp.energiesdelamer.eu/2018/05/07/pascal-berteaud-nouveau-directeur-du-cerema/. Jusqu’en octobre 2017, Pascal Berteaud était coordonnateur national des contrats de transition écologique (CTE) au ministère en charge de l’environnement. Il avait alors pour mission de mettre en place des territoires de démonstration pour la transition écologique. Polytechnicien, ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts, parmi les nombreuses fonctions de direction dans les établissements publics et les services de l’État , Pascal Berteaud a été au cabinet du ministère en charge de l’environnement : de 1997 à 2002, directeur du service public au BRGM, puis directeur de l’eau au ministère de l’Écologie et du développement durable de 2002 à 2008, puis de 2010 à 2012 directeur adjoint du cabinet de la ministre de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement, avant de devenir le directeur général de l’Institut national de l’Information géographique et forestière (IGN) de 2012 à 2014.
Jean-Marc Daniel, Directeur du département Ressources physiques et Ecosystèmes de fond de Mer de l’Ifremer a pour mission de mettre en oeuvre la stratégie scientifique de ce département labellisé Institut Carnot Ifremer Edrome. Ce département mobilise les compétences de 250 experts scientifiques en géosciences, biologie, chimie et technologie pour une meilleure connaissance pluridisciplinaire de l’océan afin de répondre aux enjeux des grands fonds océaniques et de contribuer au développement durable des énergies marines renouvelables. Ex IFP Energies Nouvelles (IFPEN) il a participé à des travaux de recherche concernant la caractérisation géologique et la modélisation des réseaux de fractures naturelles. Depuis, il a construit son expertise scientifique autour de la géologie structurale et de la modélisation mécanique des structures géologiques.
Ces travaux l’ont également amené à participer au développement du logiciel industriel FracaFlow, qui permet la simulation des écoulements dans les réseaux de fractures. Ces travaux lui ont permis de contribuer au dépôt de 4 brevets.
A partir de 1998, il a été responsable de six projets pluriannuels et multidisciplinaires concernant les processus hydromécaniques mis en jeu lors de l’évolution des réseaux de failles et de fractures. Pour la plupart, ces projets ont rassemblé des partenaires académiques (EdF/Lamsid, TNO, CSIRO, Cambridge…) et industriels (Total, Shell, Petrobras …).
Nommé chef du département de géologie structurale à l’IFPEN en 2002, il a pendant 11 ans été responsable de l’animation scientifique et de l’évolution des compétences de ce département jusqu’en 2013. Il a rejoint l’Ifremer en 2015. François Houllier, PDG de l’Ifremer et nouveau Président de l’Alliance nationale de recherche pour l’environnement (AllEnvi) dont but est de « contribuer à faire de la France l’un des acteurs de référence des sciences et technologies de l’environnement et de l’alimentation au sein de l’espace européen de la recherche. AllEnvi regroupe 12 membres (BRGM, CEA, CNES, Cirad, CNRS, CPU, Ifremer, INRAE, IRD, Météo France, MNHN, Université Gustave Eiffel) et 15 membres associés afin de fédérer, programmer et coordonner la recherche environnementale française.
Jean MarcSornin Président et Fondateur d’ABYSSA, société française dédiée à la connaissance et l’exploration des grands fonds marins.
ABYSSA a pour mission d’explorer les grands fonds océaniques (jusqu’à 6000 m de profondeur) en utilisant des véhicules autonomes sous-marins (AUVs) afin de réaliser des cartographies de haute-résolution des fonds marins. Les missions de cartographies, réalisées pour des clients privés ou publics, permettront de fournir des données techniques (bathymétrie, nature de fonds, courants…) et environnementales (habitats et sensibilité du milieu, inventaire de la géodiversité et biodiversité) pour différents types de projets (projets industriels, projets d’inventaire du patrimoine…). Ces données sont nécessaires pour prendre des décisions éclairées sur la sanctuarisation ou les conditions d’exploitation en absence de connaissances sur ces milieux extrêmement sensibles.
Pierre-Armand Thomas Président de TACTHYS, maison mère de CERVVAL, s’est occupé des projets Grands Fonds au sein de Technip.
ll a débuté sa carrière à la Compagnie Française d’Entreprises Métalliques (CFEM). Il fut le Directeur de l’Ingénierie, responsable du design des structures et des équipements, engineering support pour la fabrication et le développement des méthodes de levage pour la réalisation de plus de 20 plates-formes de production et de forage. Il rejoint Technip en tant que Directeur adjoint Technique. Il est nommé Directeur Technique deux ans après. Pendant dix ans, il est responsable du management des projets mettant en oeuvre de nouveaux concepts et responsable de la recherche et développement de concepts de plates-formes, de technologies sous-marines et de process design.
En 2001, il a été nommé Directeur des Technologies Offshore, Innovation et Risk Management, en charge de la politique de Recherche et Développement incluant le développement des technologies, le management du Département Propriété Intellectuelle et le management des risques.
Pierre-Armand Thomas a été nommé Expert auprès du CISAM (Comité Industriel Statutaire de l’Amont) (IFP).En 2005, il a été nominé au Prix Chéreau-Lavet (Grand Prix de l’Académie des Technologies).
Pierre-Armand Thomas a participé avec Mathieu Boda, chargé du développement de CERVVAL aux différents groupes de travail.
Pierre-Yves Le Meur Anthropologue IRD. L’UMR GRED (Gouvernance Risque Environnement Développement) à Montpellier, déploie une large interdisciplinarité au sein des sciences sociales, mais également avec les sciences de l’environnement et les sciences de la vie. Les sciences sociales constituent le « cœur » de l’unité, à travers la problématique du rapport nature/société et autour des notions d’innovation, de gouvernance ou de vulnérabilité, de résilience et de risque.
Valelia Muni Toke Anthropologue IRD, anime le séminaire doctoral dans le cadre du laboratoire SeDyL de l’INALCO Références communiquées par Pierre-Yves Le Meur et Valelia Muni Toke
Le Meur, Pierre-Yves, Cochonat, Pierre, David, Carine, Geronimi, Vincent, Samadi, Sarah, 2016. Les ressources minérales profondes en Polynésie française / Deep-sea mineral resources in French Polynesia. IRD Éditions. http://books.openedition.org/irdeditions/9540
Le Meur Pierre-Yves, Muni Toke Valelia, Cochonat Pierre, Albergel Jean, 2019, Faisabilité d’une expertise collective traitant des enjeux socio-environnementaux, économiques et juridiques associés à l’exploration et l’exploitation des ressources minérales profondes des îles Wallis et Futuna (07-17 septembre 2018), Marseille : IRD.
Lionel Loubersac ex Ifremer, assure depuis 2014, la Direction Opérationnelle du Cluster Maritime Nouvelle-Calédonie (CMNC) qu’il a contribué à fonder. Il dirige l’entreprise Océan Avenir NC, il est mandaté par CREOCEAN SA, ancienne filiale de l’Ifremer, pour la représenter en Nouvelle-Calédonie et est Directeur associé de la Compagnie ABYSSA (compagnie française d’exploration des grands fonds), en charge de ABYSSA Nouvelle-Calédonie pour le Pacifique Sud-Ouest. Il est membre de l’Association Régionale NC de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN), du Pôle Mer du Conseil Représentatif des Français d’Outre-Mer (CREFOM), de l’Institut Français de la Mer (IFM), et du Comité d’Orientation Outre-Mer de l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB).
Yves Henocque Après plus de 30 ans à l’Ifremer où il s’est occupé de recherches environnementales et de gestion côtière et marine, Yves Henocque développe aujourd’hui ses activités pour le développement des recherches participatives et la gouvernance des océans. En tant que conseiller du Jamstec (Japon), il contribue au développement d’un projet avec l’Ifremer d’Observatoire des grands fonds marins dans la ZEE de Nouvelle Calédonie. Référence « The Crafting of Seabed Mining Ecosystem-Based Management » March 2017 DOI: 10.1007/978-3-319-52557-0_18 . In book: Deep-Sea Mining (pp.507-526)
Références
Francis Vallat est Président d’honneur du Cluster Maritime Français dont il est le co-fondateur et en a été le Président jusqu’à la nomination de Frédéric Moncany de Saint-Aignan. Il préside le groupe de travail Synergie / Grands Fonds Marins dont l’animation est assurée par Alexandre Luczkiewicz, Responsable des relations et des actions Outre-mer, en charge de la coordination des Clusters Outre-mer. Il anime, en outre, les groupes synergies « Drônes maritimes », « Archéologie préventive en Mer » et les ateliers de la cybersécurité maritime. Il coordonne la rédaction de la brochure annuelle du Cluster.
Discours du Président Emmanuel Macron prononcée le 3 décembre 2019 à Montpellier, lors des Assises de l’économie de la mer.« 84% de nos minerais sont dans nos océans, formidables réservoirs de recherche, de matières premières dont il nous faut organiser à la fois la connaissance et l’extraction de manière compatible avec les autres activités, avec la recherche et la préservation de la biodiversité. »
Le fond et le sous-sol de la mer renferment des ressources minérales importantes, situées soit sur le plateau continental, formées in situ ou à partir de matériaux venus du continent (hydrocarbures, sables, graviers…), soit dans les grands fonds (plaine abyssale ou structures d’origine océanique : dorsales médio-océaniques, monts sous-marins…) et associées à des processus spécifiquement marins.
Ces substances minérales peuvent se trouver dans les eaux sous juridiction nationale, mais aussi hors de cette juridiction, où elles sont administrées sous contrôle international par l’Autorité internationale des fonds marins.
Ces ressources naguère inexploitables sont désormais ou seront bientôt accessibles aux technologies modernes ; généralement non renouvelables, elles pourront à l’avenir contribuer en complément des ressources terrestres à satisfaire les besoins de l’Humanité.
Des réserves de métaux existent en mer, notamment dans la plaine abyssale (nodules polymétalliques), sur les monts sous-marins (« encroûtements » métallifères) ou sur les dorsales océaniques. Outre les métaux « base », ces dépôts contiennent des métaux rares ou stratégiques indispensables pour certaines applications ou certains procédés.
La France dispose dans ce domaine d’un potentiel de recherche et d’un savoir-faire technologique de niveau mondial (opérations offshore), et une partie de ces réserves se trouve par ailleurs dans les zones économiques sous sa juridiction : elle déploiera dans le domaine des ressources minérales profondes une stratégie ambitieuse, qui devra s’appuyer sur une démarche prospective et couvrir notamment :
– la recherche et l’exploration scientifiques (processus de formation, etc.) et l’inventaire des ressources existantes ;
– l’étude des impacts environnementaux potentiels de leur exploitation
– le développement et la validation industrielle des techniques d’exploitation des ressources profondes.
Pour garantir la protection des zones de grande richesse de biodiversité (dites « hot spots »), les éventuelles stratégies d’exploitation devront être compatibles avec les stratégies de protection.
La possibilité de lancer une exploitation expérimentale dans une zone maritime d’outre-mer sera étudiée par exemple en associant des industriels et des établissements publics français.
POINTS DE REPÈRE
Ne copiez pas l’article, copiez le lien, vous protégez ainsi les droits d’auteur de notre équipe rédactionnelle.
