Belgique – Pays-Bas – Lundi 18/03/2019 – energiesdelamer.eu. Le consortium Belgium Naval & Robotics, (Naval Group et ECA-Robotics), a obtenu le marché du remplacement des chasseurs de mines en Belgique et aux Pays-Bas le 15 mars. Les navires seront également utilisés pour le déminage des futurs parcs éoliens en mer.

 

Le dossier a été avalisé vendredi matin le 15 mars 2019 par le KERN (conseil des ministres restreint). Le gouvernement Michel avait annoncé vouloir prendre une décision sur ce dossier avant la fin de la législature, les militaires ayant de leur côté terminé l’évaluation des trois offres remises.

Naval Group s’est associé à son compatriote ECA-Robotics, filiale du groupe Gorgé, pour participer à la compétition visant à fournir douze navires de lutte contre les mines aux marines belge et néerlandaise (six pour chaque pays). 

 

 

Un contrat appelé MCM (Mine Countermeasure Missions)

 

Naval Group et ECA-Robotics semblent avoir fait la différence sur le plan financier: le coût total des navires de lutte contre les mines s’élève à 2,6 milliards, dont environ la moitié est à charge de la Belgique, selon le vice-Premier ministre et ministre de l’Economie, Kris Peeters.

 

Toutefois, par rapport à l’estimation initiale belge, comme dans le dossier d’achat des F-35, une économie est réalisée, de l’ordre de 200 millions d’euros cette fois, ce qui permettra d’investir dans des projets européens liés à la capacité maritime. « Cela veut dire que dans le dossier de la Défense européenne, nous sommes en première ligne pour un projet de la PESCO, l’évolution de l’intégration de la Défense européenne, en matière de chasseurs de mines.

 

Il n’est pas exclu qu’on puisse dans ce cadre-là disposer de moyens d’investissement dans les prochaines années à travers ce solde », a estimé vendredi Didier Reynders le ministre de la Défense. 

 

Un centre d’excellence

  

Les deux autres candidats à ce marché belgo-néerlandais étaient, d’une part, un consortium baptisé SeaNavalSolutions, rassemblant les chantiers navals de l’Atlantique (ex STX France) et Socarenam, Thales Belgium et la firme anversoise Engine Deck Repair (EDR), et, d’autre part, le chantier naval néerlandais Damen Schelde, associé à la société Imtech België.

Sur le plan opérationnel, la proposition de Belgium Naval & Robotics est conçue autour d’un concept novateur, qui repose sur des navires-mères assez volumineux, équipés de manière modulaire et en fonction des missions de drones aériens et de surface. Ces derniers seront capables de lancer et de récupérer automatiquement des engins plus petits d’identification et de destruction des mines sous-marines.

 

 

Le volet économique de l’offre prévoit une stratégie d’investissement ambitieuse en Belgique, qui deviendrait un centre d’excellence industrielle dans la guerre des mines, déjà une spécialité des militaires belges. Ce plan repose notamment sur la création en Belgique de deux « labs », l’un consacré aux évolutions en matière de lutte contre les mines (« MCM lab »), l’autre dans le domaine de la cybersécurité maritime, tant civile que militaire.

Selon Kris Peeters, le prix d’achat est compensé par un retour économique de 1,6 milliard d’euros pour les entreprises belges. D’après le consortium, ces retours seront répartis à hauteur de 50% en faveur de la Flandre, de 35% pour la Wallonie et le reste à Bruxelles.

ECA-Robotics a indiqué qu’il entendait construire à Zeebruges une unité de 5.000 m2 pour la production des drones de surface et sous-marins qui équiperont les navires de nouvelle génération. Une usine qui prendrait en charge ensuite leur maintenance et l’éventuelle fabrication de versions pour l’exportation. Partenaire majeur du projet, le chantier Flanders Ship Repair assurera à Zeebruges 100% des activités de maintenance des douze navires. Quelque 39 accords de partenariat au total ont déjà été signés avec des entreprises belges.

 

Sources : Ministère Belge – L’Echo.be


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