France – Mardi 24/04/2018 – energiesdelamer.eu. Raymond Zaharia donne des clefs pour mieux comprendre les enjeux de l’accord signé par Ocean Energy Europe avec le Copernicus Marine Service (CMEMS) service d’information océanographique en ligne et gratuit de l’Union Européenne qui est aussi « un morceau » d’histoire de l’aventure de l’océanographie opérationnelle spatiale.
Avis d’expert
Raymond Zaharia, membre du Club des Argonautes, présente la genèse et l’importance sur les enjeux de l’océanographie opérationnelle pour les énergies renouvelables marines dont les éoliennes en mer posées ou flottantes.
Cela fait un peu plus de 20 ans que sont nés 2 secteurs d’activité radicalement nouveaux:
Les énergies renouvelables marines et l’océanographie opérationnelle, qui est à l’océan, ce que la prévision du temps qu’il va faire est à l’atmosphère.
Cette nouvelle discipline est née en France, au tournant du siècle, lorsque le GIE Mercator Océan, créé 6 ans plus tôt par 6 organismes publics de recherche [#] a publié, le 17 janvier 2001 le premier bulletin officiel de situation de l’océan Atlantique.
Après plusieurs années de coopération avec les instituts de recherche météo-océanique européens et mondiaux, avec toute une série d’améliorations incrémentales réalisées avec l’aide des FP6 et FP7, (Framework Program for Research), l’océanographie opérationnelle est devenue l’une des 6 composantes du programme européen Copernicus.
Ce nouveau service public a été concédé en avril 2015 au groupement Mercator Océan. Il a pour mission de fournir un accès libre et gratuit à une information scientifiquement qualifiée et régulière sur l’état physique et biogéochimique de tous les océans du globe, en surface comme en profondeur: température, courants, salinité, hauteur de mer, glace de mer, couleur de l’eau, chlorophylle….
Ceux qui, comme moi, ont été acteurs ou proches témoins de l’une ou l’autre de ces folles aventures… n’ont pas tardé à apercevoir l’évidente synergie entre les ERMs et cette capacité nouvelle de prévision océanique:
– il s’agit d’une part de disposer de prévisions fiables du « productible » – c’est à dire l’énergie renouvelable pouvant être fournie aux utilisateurs – que ce soit sur la prochaine heure… sur les prochaines 24h… sur la semaine ou le mois suivant… et sur la prochaine décennie (lorsqu’il s’agit d’évaluer le modèle économique, soutenable ou non, d’un investissement en cours d’étude.)
– Il s’agit d’autre part, de prévoir ex ante (au préalable), ou de surveiller ex post l’impact environnemental de l’activité industrielle d’exploitation de ressources marines envisagée ou en cours.
Lorsqu’une production d’ERMs est proche de l’équilibre économique (c. à d. qu’elle peut être faiblement profitable ou faiblement déficitaire), la fiabilité des prévisions décrites ci-dessus peut devenir un élément décisif.
C’est bien ce qui été acté hier lors de l’événement qui réunissait à Bruxelles des acteurs d’Ocean Energy Europe et de CMEMS.
Raymond Zaharia
Points de repère
Plus détails sur cette page:
24/04/2018 – OEE signe un accord avec Copernicus Marine Service
28/05/2012 – Observation de l’Océan, retombées pour les énergies renouvelables de la mer – Prix Christian Le Provost
– les énergies renouvelables marines (« ERM »), un dossier de base réalisé par Michel Gauthier entre décembre 2003 et juin 2012 sur le thème Océan et Energie, en français et en anglais. Introduction aux énergies marines. Club des Argonautes.
– l’océanographie opérationnelle. (Elle est à l’océan ce que la prévision du temps qu’il va faire est à l’atmosphère.)
Chef de file des projets MyOcean depuis 2009, Mercator Océan a contribué de façon significative au leadership de l’océanographie opérationnelle en Europe, notamment dans le cadre du programme Copernicus. Copernicus est le programme européen d’observation et de surveillance de la Terre (anciennement appelé GMES/ Global Monitoring for Environment and Security). C’est un des deux programmes européens majeurs aux côtés de GALILEO.
Il a pour ambition :
-
de donner à l’Union Européenne une capacité autonome et opérationnelle en matière d’infrastructures d’observation spatiale (cf : les missions Sentinel ) et InSitu (mesures dans l’atmosphère, dans l’océan et au sol)
-
d’opérer six services de surveillance environnementaux liés : aux océans, à l’atmosphère, aux territoires, aux situations d’urgence, à la sécurité et au changement climatique.
[#] Le groupement désormais européen Mercator-Océan avait été créé en 1996 par les 6 organismes suivants: CNRS, CNES, IFREMER, IRD, Météo-France, & SHOM
Raymond Zaharia, Ingénieur opticien (1963) est Licencié en Sciences Physiques (1965). Il a passé 25 ans de carrière dans le secteur spatial, notamment l’Observation de la Terre depuis l’espace: des premières études des satellites SPOT a l’océanographie spatiale, née avec le « couple magique » TOPEX-Poseidon + ERS-1, suivis de Jason-1 + Envisat.
En 1973 il est responsable R & D en Instrumentation Optique au CNES, en1977 il devient le représentant Français au Comité Administratif et Financier de l’ESA et au Conseil Directeur du Programme Ariane,
En 1984, il participe au démarrage de SPOT Image, puis en 1988 il devient Directeur Commercial de Quantel, lasers de puissance à usage industriel ou scientifique,
De 1995 à 1999, Raymond Zaharia est responsable de programme océanographie spatiale au CNES. Participation au lancement des programmes
Jason, Envisat,Champ,Mercator, GODAE, & Argo.
De 2001 à 2003, il participe à l’évaluation contradictoire de propositions de recherches soumises au 6ième PCRD
Fall 2016 : Creating a comprehensive list of non technical obstacles to Climate Change attenuation.
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