France – Jeudi 26/01/2017. Quotidienne energiesdelamer.eu. Le 25/01/2017. La France a levé 7 milliards €, sa première obligation verte destinée à financer la transition écologique et énergétique. La demande a dépassé 23 milliards d’euros. L’échéance est de 22 ans. La date de remboursement est fixée au 25 juin 2039. L’hydrolien et le développeemnt des aires marines protégées devraient en profiter.

Les ministères de l’Environnement et de l’Economie se sont félicités de ce lancement réussi. «Tout en finançant la transition écologique et énergétique, la France continue par ailleurs à minimiser sa charge d’intérêt pour les années futures grâce à un taux à l’émission de 1,741%», ont noté les deux ministères dans un communiqué. «La demande totale a atteint un montant exceptionnel de plus de 23 milliards€, et émane d’une large variété d’investisseurs internationaux, européens et français, intéressés par les titres de dette française à long terme comme par les caractéristiques environnementales innovantes de cette obligation».

Les fonds levés serviront à financer des investissements dans quatre domaines, notamment via le Programme d’investissement d’avenir : la lutte et l’adaptation contre le réchauffement climatique, la protection de la biodiversité et la lutte contre la pollution, l’hydrolien, le développement des aires marines protégées ….

EDM 26 01 017Les ministres ont réaffirmé leur ambition de faire de Paris « la place financière de référence dans l’accompagnement de la transition écologique et énergétique ». Pour Michel Sapin, ministre de l’Economie et des Finances, le succès de cette opération démontre la « double confiance accordée par les investisseurs. Celle dans l’économie et la politique budgétaire de la France. Et dans les engagements de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique. » Il vient également confirmer le rôle primordial de la France sur ce marché. « La France a toujours été en avance sur les questions d’investissements socialement responsables », rappelle Jérôme Pellet chez HSBC.

Points de repère

Annoncée en avril 2016 par le Chef de l’État lors de la 4ème conférence environnementale, Michel Sapin et Ségolène Royal avaient annoncé, ce lancement le 2/09/2016 dernier. Cette annonce conjointe des ministres de l’Économie, des Finances et de l’Environnement était destinée à souligner l’ambition affichée par Michel Sapin de « faire de Paris l’une des places financières de référence dans le soutien à la transition énergétique ».

Une mise en œuvre assez complexe

Novethic avait rappellé les différentes contraintes de ce lancement. “Les investisseurs institutionnels français sont les acheteurs traditionnels d’obligations souveraines françaises. Il serait donc logique de vouloir proposer à ceux qui souhaitent verdir leurs investissements une green bond de l’État français, leur permettant ainsi de faciliter leur conversion au financement de l’économie verte.

Si le concept et l’intention politique sont clairs, la mise en œuvre est par nature plus complexe. L’émetteur de cette future green bond sera/est l’Agence France Trésor, comme pour les autres obligations souveraines françaises.

Elle a d’ores et déjà conduit un travail préalable d’expertise en rencontrant les acteurs financiers du secteur (des banques aux agences de notation spécialisées) et les institutions françaises, qui ont déjà émis des green bonds comme la Ville de Paris ou la Région Ile de France.

La notion de « green bond » suppose deux dimensions importantes. D’une part, le fléchage et le cantonnement des fonds levés à des financements dont les qualités environnementales peuvent de préférence être attestées par un tiers externe. D’autre part, un reporting environnemental qui permette aux acheteurs de cette obligation de mesurer leurs performances environnementales.

Sécuriser le financement de la transition écologique

Un groupe de travail a été constitué pour construire tout cela. Il a réuni notamment les administrations du ministère des Finances (Agence France Trésor), le Commissariat général au développement durable (CGDD), qui porte le label TEEC, dont la méthodologie pourrait être utilisée pour le fléchage environnemental et le Commissariat général à l’investissement devrait, in fine, porter les investissements verts à travers la troisième phase du Programme d’investissements d’avenir, qui doit être lancée en 2017.

Extrait de l’article de Guillaume Benoit du quotidien Les Echos ICI   

Cette première émission de « green bonds », a battu plusieurs records. « Il s’agit du montant le plus important levé dans le cadre d’un « green bond », qui plus est avec la maturité la plus longue », se félicite Pierre Blandin, responsable de l’origination pour les souverains, supranationaux et agences chez Crédit Agricole CIB. 

« Cette opération marque la véritable première émission de référence d’un Etat sur le marché des obligations vertes », se réjouit pour sa part Anthony Requin, directeur général de l’Agence France Trésor (AFT), qui place la dette de la France.

Surtout, le carnet d’ordres a dépassé les 23 milliards d’euros, bien au-delà des estimations initiales des spécialistes. Il faut dire que l’AFT, qui n’avait pas le droit à l’erreur pour cette première, n’a pas ménagé ses efforts… ni ceux des banques qui l’ont accompagnée. Pendant plus de quinze jours, ils sont allés rencontrer les investisseurs européens et asiatiques, et ont organisé des conférences téléphoniques avec le continent américain.

« Cette émission inaugurale a attiré une population d’investisseurs particulièrement large, témoigne Félix Orsini, responsable des émissions de dettes souveraines chez Société Générale. Certains, qui initialement avaient affiché une préférence pour une maturité différente, ont quand même participé in fine. » 

Pour rendre hommage aux investisseurs, l’AFT a, pour la première fois de son histoire, accepté de dévoiler l’identité d’un certain nombre d’entre eux.

On trouve aussi bien des géants de la finance comme BlackRock, Axa, Amundi ou Barclays, que des gestionnaires de retraites comme l’Erafp, l’Ircantec, ou encore des ONG comme WWF.

« L’OAT verte offre d’emblée aux investisseurs une bonne liquidité, ce qui était l’un de nos principaux objectifs », explique Anthony Requin. Les investisseurs devraient donc pouvoir acheter et revendre ces titres aussi facilement que ceux de la dette française classique. Et l’engouement a également permis de tenir une autre promesse : ne pas coûter plus cher qu’une OAT traditionnelle. Avec un taux à l’émission de 1,741 % (pour un coupon de 1,75 %), le contrat est rempli. 

Le total des dépenses éligibles identifiées (satellites de surveillance de la mer, route solaire, recherche sur la pollution atmosphérique…) atteint 13 milliards d’euros pour 2017.

La région Hauts-de-France (ex Nord-Pas-de- Calais) avait été l’une des premières à se lancer en 2008.

Les émetteurs hexagonaux pèsent 17 % du marché de 166 milliards de dollars d’obligations vertes .

4/01/2017. Quotidienne – energiesdelamer.eu. La filière hydrolienne et le développement des aires marines protégées profiteront de la première obligation d’Etat Verte ICI.


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