BORDEAUX – (France) – 22/06/2011 – 3B Conseils –
Par Francis Rousseau
A défaut d’un terminal méthanier ou peut-être en plus du terminal, le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB) souhaite positionner la zone du Verdon sur le secteur de l’éolien, et notamment de l’éolien offshore. Un article récent paru dans Mer et marine.com (ICI) fait clairement état de la volonté du GPMB de développer son terminal portuaire du Verdon, avec l’implantation d’activités industrielles nécessitant la proximité immédiate d’infrastructures portuaires, ce qui sous-entend « à peine » la production d’éoliennes offshore. Le GPMB se dit « tout à fait en mesure d’accueillir l’ensemble de la chaîne de production d’éoliennes onshore ou offshore de dernière génération (construction, assemblage, exportation)  » sur ses terrains et ajoute qu’il « peut également offrir une zone foncière particulièrement adaptée pour implanter les prototypes indispensables à la réalisation des tests et mesures diverses. La perspective de la création d’une Zone de Développement Eolien (ZDE) est un argument de poids, renforçant l’attractivité de la région pour l’émergence d’une nouvelle filière  » . Le Grand Port Maritime de Bordeaux est, d’autre part, membre du Cluster Eolien Aquitain.

Qu’est ce que le Cluster Eolien Aquitain ? Créé en 2010 à l’instigation du président de Région Alain Rousset, il regroupe comme tout cluster, les entreprises et acteurs publics qui œuvrent pour le développement de la filière éolienne en Aquitaine et mobilise les compétences complémentaires des agences, des industriels et des collectivités aquitaines. Soutenu par la Région Aquitaine et la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux), le Cluster Eolien Aquitain (association Loi 1901) met en relation des entreprises de pointe dans le domaine du stockage énergétique, de l’aérospatial/défense ou des matériaux composites avec des laboratoires de R&D de renommée mondiale. Des entreprises leaders de l’éolien apportent, au sein du cluster, leur connaissance du marché et des besoins des clients. Effectivement, si l’on se penche sur le détail, il ne fait pas de doute que la concentration industrielle favorable existe bel et bien avec des sociétés comme Valorem, pionnier de l’éolien français depuis 1994 qui a développé et construit de nombreux projets éoliens onshore et se trouve bien placé dans le offshore, de Plastinov, spécialisé dans l’étude, le développement et la mise en œuvre d’ensemble en matériaux composites,comme Lectra, qui intervient dans la fabrication des pales d’éoliennes, et comme Epsilon Composite, première entreprise mondiale consacrée à la pultrusion de profilés en fibre de carbone et surtout du géant français de l’aéronautique et de l’espace EADS.

Dès 2008 (cf. ICI) EADS avait obtenu par le biais d’Eurocopter UK et de son EC135, le contrat des opérations de maintenance, de transport de personnel et de marchandises du parc éolien offshore britannique de Greater Gabbard, l’un des plus grands du monde dont la construction s’achèvera en 2012. Mais c’est surtout la branche EADS Astrium qui nous intéresse plus précisément. Car c’est avec EADS Astrium, No.1 européen et No.3 mondial de l’industrie spatiale, leader incontournable du transport spatial, des systèmes satellitaires et des services spatiaux, que EADS Astrium a fermement décidé de mettre les exigences de qualité du secteur aéronautique et son expérience de plus de 40 ans, au service de la fabrication de pales d’éoliennes. Fin 2010, Valérie Cazes, directrice des équipements et services d’Astrium, ne déclarait-elle pas dans un entretien publié par le Financial Times Deutschland (repris par Reuters ICI) :  » Nous voulons être le numéro un de la construction des pales d’éoliennes en France et, pourquoi pas, aussi le numéro un en Europe… Nous pensons également à l’exportation et l’Allemagne, bien sûr, est comprise ».

Depuis lors, EADS Astrium a déjà reçu des commandes d’AREVA Wind (visionner le film technique de l’éolienne offshore Areva M5000) et du Groupe Vergnet. Le Cluster Eolien Aquitain a donc largement les moyens industriels de ses ambitions. Se joignant à ce potentiel de compétences déjà impressionnant, de nouveaux projets de développement qui s’appuient sur des thématiques d’excellence sont actuellement en cours de développement local pour répondre aux besoins d’une filière en constante évolution. Aux côtés du MIB (Materials and Systems Institute of Bordeaux), labellisé Institut Carnot, et de l’INRIA Bordeaux-Sud-Ouest, plusieurs laboratoires développent une expertise reconnue depuis de longues années dans les domaines du génie civil, de l’acoustique, du génie mécanique et énergétique, de la modélisation et de l’élaboration des matériaux, des capteurs, des microsystèmes, du traitement du signal, des nanomatériaux, des polymères et composites, de la fiabilité des composants… Des sociétés telles que Rescoll, société indépendante spécialisée dans les innovations technologiques (notamment en matériaux polymères) et Nobatek (produits et procédés innovants dans la construction durable), ou encore la plateforme d’innovation Canoe (matériaux nanostructurés) apportent aux entreprises tout un ensemble de savoir-faire et de moyens techniques susceptibles de développer de nouvelles performances ou produits.

Fort de l’appui potentiel du puissant réseau industriel et scientifique du Cluster Eolien Aquitain, et des résultats d’une étude prospective pour l’implantation de nouvelles activités industrielles et logistiques sur le port de Bordeaux, étude commandée au cabinet Ersnt & Young, (remise le 5 mai 2011), le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB) a donc décidé de publier un appel à candidatures pour ses emprises foncières sur le site du Verdon. Cinq parcelles sont concernées, dont une située en zone franche douanière, pour les projets industriels d’un ou plusieurs opérateurs. Une zone de test de 100 ha dont 14 immédiatement utilisables pourrait également être mise à disposition pour l’installation de prototypes. Les représentants du port ont souligné dans leur déclaration que : « Le terminal en eau profonde du Verdon, équipé d’une rampe pour navires rouliers et disposant d’aires de pré-stockage et de stockage situées immédiatement à l’arrière de la zone de déchargement, représente in fine un emplacement portuaire performant, capable de répondre aux besoins logistiques des projets industriels éoliens, notamment offshore, prévus en France et en Europe. Des synergies industrielles sont possibles avec l’Eco-parc de Bordeaux Blanquefort, et le site portuaire de Grattequina, où le port investit 20 millions d’euros pour la création d’un nouveau terminal portuaire, permettant notamment le chargement de pièces de grandes dimensions ».

Les candidats ont jusqu’au 15 septembre 2011 pour remettre leur dossier, la sélection étant prévue, au plus tard, le 15 novembre 2011. Le GPMB prévoit ensuite la signature, avec la ou les sociétés retenues, d’une convention de réservation de 3 ans, « pour un projet industriel capable de générer du trafic maritime et de valoriser la zone industrialo-portuaire du Verdon tout en intégrant les différents enjeux environnementaux du site ». Un positionnement sur des projets éoliens offshore français (pour l’instant en devenir) et européens ou étrangers (en plein développement) qui semble être une excellente opportunité de développement à moyen et long terme pour ce grand port du Sud-Ouest de l’Europe !
Le nombre d’emplois potentiels directs et indirects créés sur site pourrait être compris entre 500 et 1000., voir dépasser ce chiffre.

NB : le Cluster éolien Aquitain créé en décembre 2010 est présidé par Jean-Yves Grandidier, PDG de Valorem

Sources : Sites liés et cités. Photos 1 : Site de Verdon © GPMB. 2. Plan sites © Cluster Eolien Aquitain 3 : Pales d’éoliennes © EADS Astrium . 4 Eolienne en mer © AREVA Wind 5. Schéma Zone du verdon © GPMB 6. Travailleur sur un site éolien offshore © AREVA Wind

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