Bruxelles – (UE) – 13/05/2011 – energiesdelamer.eu – Herman Van Rompuy, Président du Conseil européen place l’énergie en tête des agendas politiques avec comme première préoccupation, la sécurisation de l’approvisionnement dans le cadre de la présidence hongroise de l’Union européenne qui prendra fin le 31 juin. Le World Energy Outlook 2010 de l’Agence internationale de l’énergie présente une hausse globale de 30% de la demande d’énergie d’ici à 2035, 93% de cette croissance proviendront de pays non membres de l’OCDE, 36% proviennent d’un pays, la Chine. …
La deuxième préoccupation est les prix du pétrole et du gaz dont l’augmentation est dûe à leur raréfaction. Leurs cours sont devenus très volatils, avec des hausses importantes en 2008 et 2011, et devraient continuer à augmenter. En contrepartie, la hausse des prix peut conduire à une utilisation plus modérée de l’énergie. Depuis les premiers chocs pétroliers en 1973, l’intensité énergétique (la consommation d’énergie par unité de PIB produite) a diminué de 40% à 50% dans les pays industrialisés. Le troisième défi est d’ordre environnemental.
C’est le mérite de la Conférence de Copenhague fin 2009 d’avoir démontré qu’il fallait agir collectivement pour lutter contre le changement climatique. Pour la première fois, en février 2011, un Conseil européen avait été consacré à fixer des priorités stratégiques dans le domaine de l’énergie, avec :
- la mise en place d’un marché intérieur de l’énergie d’ici 2014,
- davantage d’investissement dans les infrastructures énergétiques et le gaz
- les interconnexions pour le gaz et l’électricité, l’adaptation des réseaux, sur le rivage et au large des côtes.
- la croissance à faible intensité carbonique, avec des politiques climatiques très ambitieuses alors que nous sommes en pleine période de crise économique, et le démarrage d’une nouvelle croissance verte « pierre angulaire de la stratégie de UE pour 2020 ».
Le prochain Conseil européen du 24 juin permettra d’évaluer si les programmes de réforme nationaux des États membres ont fait les bons choix. « Le chiffre d’affaires sur les marchés européens pour les produits à faible émission de carbone, en faveur de l’environnement et des technologies vertes s’élève à 300 milliards d’euros et ils fournissent de l’emploi à 3, 5 millions de personnes ».
La feuille de route pour 2050 en ce qui concerne la diminution des émissions carbones a été présentée par la Commissaire Connie Hedegaard le 8 mars 2011. Les dirigeants ont également décidé que les marchés publics pour les bâtiments publics et les services répondront à des normes d’efficacité énergétiques à partir de 2012 (cf. le plan d’efficacité énergétique (8 mars également) du Commissaire Günther Oettinger).
Ces défis nécessitent des investissements majeurs. Les estimations de la Commission montrent que dans les 10 années à venir, 1 milliard d’euros seront nécessaires pour investir dans les infrastructures de production et de transport. Le secteur privé doit prendre les devants, mais les pouvoirs publics doivent encourager les investissements. A travers le budget de l’Union, il y a un risque que la pression actuelle sur les budgets nationaux entraîne des réductions de croissance.
Ce serait dramatique! Les investissements dans la sécurité énergétique et les technologies innovantes sont des moteurs de la croissance économique. C’est pourquoi les dirigeants européens ont convenu que dans la conduite de l’assainissement budgétaire, les dépenses favorisant la croissance durable dans les secteurs tels que l’énergie et l’innovation demeurent une priorité. « Je suis heureux de voir que certains États membres ont déjà choisi le maintient, voire l’augmentation des investissements publics dans ces domaines. »
L’UE a investi près de 4 milliards d’euros dans les interconnexions, les projets off-shore éoliens et les projets de captage et de stockage. L’effet de levier est spectaculaire. Pour les 2,3 milliards d’euros investis dans les interconnexions, par exemple, la Commission européenne a calculé que cela engendrerai des investissements nationaux et privés, d’une valeur de quelques 22 milliards d’euros pour les 3-5 prochaines années. Une multiplication par 10! La Commission européenne présentera son rapport en Juin au Conseil sur les besoins d’investissement et des suggestions pour les couvrir.
Le gaz et le charbon représentent actuellement une part importante de notre bouquet énergétique. Cela peut changer si nous sommes capables de faire preuve d’innovation. 12 projets pilotes ont été lancés en Europe sur le captage et le stockage de l’énergie.
Une question ouverte aujourd’hui dans l’UE porte sur les gaz non classiques. Nous savons que pour les États-Unis, le gaz de schiste a rapidement créé des opportunités de marché énormes. Des rapports récents montrent que le potentiel en Europe est prometteur.
D’un autre côté, nous ne pouvons pas négliger les effets sur l’environnement. Nous devrons répondre à cette question très attentivement.(abrogation des permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures non conventionnels et interdiction de leur exploration et leur exploitation sur le territoire national, Assemblée nationale) Les événements récents au Japon ont à nouveau souligné l’importance de la sûreté nucléaire dans le monde entier et le Conseil européen de mars l’a longuement évoqué. Ce n’était pas un débat sur le choix de l’énergie nucléaire en lui-même, nous respectons l’autonomie des États membres. Nous avons tiré les leçons de ces événements. « Nous avons souligné que seuls les plus hauts standards de sécurité sont acceptables dans l’UE et que nous attendons de nos pays voisins d’avoir une approche similaire. En décembre, le Conseil européen évaluera les premiers résultats sur la base du rapport de la Commission européenne. La sûreté nucléaire restera un sujet de préoccupation pour le Conseil européen…. (alors que l’accident de FUKUSHIMA est considéré comme accident maximal dans le réacteur N°1 ).
Bien sûr, nous ne réussirons que si les esprits novateurs trouvent des solutions intelligentes. Aucune politique de l’énergie sans ingénieurs ».
Article traduction – Sources :
- Speech by Herman VAN ROMPUY, President of the European Council, STRATEGIC ENERGY FORUM « Challenges and Priorities for EU Energy Policy », Brussels, May 11th 2011,
- Nouvel Observateur / Sciences et Avenir : D. Leglu
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