LEWES – (Delaware – Etats-Unis) – 16/06/2010 – 3B Conseils – L’US Department of Energy (DOE), le National Renewable Energy Laboratory (NREL) et l’Université du Delaware (UD) ont annoncé hier ICI qu’ils allaient travailler ensemble à la création éventuelle d’un site d’essais d’éoliennes offshore commerciales au large des côtes de l’Etat du Delaware.
Avec les 500.000 dollars qu’elle recevra au cours des cinq prochaines années, dans le cadre des accords CRADA (Cooperative Research and Development Agreement), l’Université du Delaware entend désormais pouvoir collaborer efficacement avec les organismes régionaux et fédéraux pour identifier et répondre aux critères permettant d’établir des sites potentiels d’essais au large des côtes. La consultation du public est annoncée comme devant être un élément-clé du processus. Si l’on sait déjà parfaitement aux Etats-Unis tester les principales composantes des éoliennes offshore séparément à terre, avant l’assemblage d’un parc éolien à l’échelle commerciale, les chercheurs et les industriels tiennent cependant à disposer d’un outil leur permettant d’étudier et de tester le comportement d’un échantillon de turbines sur site dans les conditions réelles d’exposition au milieu marin, et notamment face à la corrosion saline, au brouillard épais, aux rafales de vent et aux phénomènes météorologiques saisonniers ou inattendus.
On attend comme premiers résultats de la mise en service de cette structure de développement d’un site d’essais éoliens offshore potentiel, que le NREL et l’Université du Delaware élaborent des procédures de tests spécifiques adaptés aux conditions d’exploitation offshore les plus extrêmes de façon à ne laisser aucun scénario catastrophe de côté (suivez mon regard !). Il s’agira aussi d’établir des méthodes de prévision des coûts de l’énergie éolienne aux États-Unis. Les partenaires de cet incubateur éolien offshore, comme on l’appellerait en Europe, espèrent aussi qu’il fera aussi office « d’université en mer » dans laquelle ils pourront former les futurs professionnels de l’énergie éolienne offshore, scientifiques et ingénieurs. Les protagonistes espèrent que, si cet incubateur devient une réalité, les études conçues par le NREL et l’Université du Delaware généreront une somme de connaissances et d’informations inédites pour améliorer les performances, la fiabilité et la rentabilité de l’énergie éolienne offshore. Ces améliorations pourraient permettre de réduire les contraintes d’entretien, d’accroître le déploiement de l’énergie éolienne offshore, et d’accroître les emplois dans le secteur manufacturier des États-Unis qui en a bien besoin.
L’Université du Delaware, institution-phare de cet Etat, est l’une des plus anciennes concessions universitaires (Land Grant) des Etats-Unis et l’un des trois seuls établissements à disposer également d’une concession concernant l’exploitation de la mer et aussi… de l’espace ! L’Université du Delaware est une structure semi-privée bénéficiant d’une dotation de l’État. Elle comporte un effectif de plus de 16.000 étudiants dont 3.500 étudiants diplômés et 1.000 professionnels et étudiants en formation continue.
Walt Musial, chef de projet senior au NREL (National Wind Technology Center) a ainsi résumé l’intention du futur incubateur :  » En combinant l’expertise d’enseignement de l’Université du Delaware avec l’expertise éolienne offshore du NREL, nous pouvons former les futurs professionnels de l’énergie éolienne pour fournir une main-d’œuvre qualifiée à l’industrie éolienne en mer « . De son côté Nancy Targett, doyen du Collège de la Terre, de la Mer et de l’Environnement de l’Université du Delaware, a déclaré :  » Nous sommes ravis de collaborer avec le NREL sur les technologies qui feront partie de l’économie de demain. Cet accord vient compléter l’unité de recherche et les possibilités pédagogiques offertes dans le domaine de l’éolien côtier, que nous avons récemment établi sur notre campus du Collège de Lewes. »
Accessoirement, je signalerai que l’Etat du Delaware, l’un des plus anciens mais aussi des plus petits Etats des Etats-Unis, est aussi connu pour être un paradis fiscal, considéré même en 2009 par l’ONG Tax Justice Network comme le premier paradis fiscal au monde… et qui, de plus, s’offre le luxe de ne pas figurer sur la dernière liste noire des paradis fiscaux publiée par l’OCDE ! Au Delaware donc, à condition d’ avoir des activités exclusivement offshore, une société ne subit qu’une taxation forfaitaire d’environ 300 €. C’est pourquoi de nombreuses sociétés, y compris d’importantes multinationales, y ont leur siège.

Article : Francis ROUSSEAU

A LIRE AUSSI SUR LE SUJET:
Les projets éoliens offshore en Amérique du Nord (10 novembre 2009)
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Docs : Sites liés. Photo : Photo satellite de la baie de Chesapeake (Dealware).

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