DEVENS – (États-Unis) / ULSAN – (Corée du Sud) – 10/06/2010 – 3B Conseils – L’américain AMSC (American Supra Conductor) vient d’annoncer sur son site ICI avoir passé un accord avec le géant industriel coréen Hyundai Heavy Industries (HHI) pour développer conjointement une turbine éolienne de 5 MW prévue pour être exploitée sur le segment offshore. La conception et la réalisation de cette turbine de 5 MW doivent être menées conjointement, et à parts égales, par HHI et la filiale d’AMSC, Windtec AMSC, récemment créée. HHI tente, pour l’instant, de fabriquer d’ici la fin de cette année des turbines éoliennes onshore de 1,65 à 2 MW et ce depuis très peu de temps, puisque l’industriel coréen est entré sur ce marché depuis… 2 ans seulement ! C’est rapide certes et on ne peut pas dire que le retour sur expérience soit énorme, mais c’est ainsi que ça se passe en Corée du Sud. Fort de ses méthodes volontaristes bien connues pour avoir été déjà appliquées tous azimuts dans de nombreux secteurs industriels, de l’automobile à la construction navale en passant par l’armement et l’électronique grand public (les écrans plats), HYUNDAI a déjà planifié que la production en série des éléments mécaniques de la nouvelle turbine offshore se ferait d’ici à la fin de 2011, phase après laquelle l’américain AMSC se chargera de fournir tous les composants électroniques de la turbine. Les deux partenaires n’en sont pas à leur coup d’essais en matière de collaboration, puisque AMSC fournit déjà à HHI les composants électroniques des fameuses prochaines turbines éoliennes onshore de 2MW. D’après les termes du contrat, c’est à Hyundai Heavy Industries (HHI) que revient le soin de fabriquer, de commercialiser et de mettre en vente sur le marché éolien offshore mondial cette nouvelle turbine.
C’est un pari risqué de ces deux firmes dont l’expérience éolienne est, je le rappelle, nettement moins importante que celle de leurs concurrents européens comme Areva Wind, Siemens Wind Power ou Vestas. Mais c’est tout à fait le genre de défi que le géant coréen Hyundai adore relever, lui qui considère le marché des éoliennes offshore comme ni plus ni moins qu’un » nouveau marché émergeant » sur lequel il se doit d’être présent, comme il l’est déjà sur tous les autres. Force est de reconnaître en tout cas que, depuis quelques semaines, on assiste à des rapprochements importants dans le monde de l’industrie éolienne. La semaine dernière, j’annonçais dans les dernières nouvelles du blog qu’Areva s’était porté acquéreur des 49% qu’il ne possédait pas encore chez Multribrid pour donner naissance à Areva Wind, désormais détenteur de la technologie M5000 de Multibrid ; hier Vestas signait un accord de partenariat avec la Chine pour fabriquer des éoliennes onshore et offshore. Aujourd’hui les Américains, devant la volonté affichée du gouvernement de développer l’éolien offshore d’ici 2020, ont bien compris que la production des géants européens ne suffirait pas à combler à la fois la demande en forte croissance de l’Europe et celle des États-Unis. C’est sans doute la raison pour laquelle ils se tournent vers les seuls interlocuteurs capables de relever les défis à la fois de l’urgence et de l’énorme demande du marché éolien offshore américain dont tous les observateurs s’accordent à dire maintenant qu’il va littéralement exploser d’ici 2 à trois ans. C’est ce que déclare clairement Greg Yurek, le fondateur de AMSC American Supra Conductor dans le communiqué d’hier lorsqu’il dit : » En moins de deux années, Hyundai Heavy Industries a été capable de mettre en place un département totalement nouveau d’énergie éolienne et d’apporter sur le marché un produit fini compétitif. C’est un défi que peu d’industriels du secteur ont pu accomplir. HHI a maintenant l’ambition de conquérir une position dominante dans l’éolien offshore en combinant l’expertise d’AMSC Windtec avec sa propre expérience industrielle et ses capacités de développement rapide. Nous sommes tout à fait confiants dans la réussite de ce tandem ”.
On sent bien donc clairement que chacun, à sa façon, regroupe aujourd’hui ses forces avant de se lancer dans la bataille mondiale de l’éolien offshore à grande échelle. Pour l’instant, ce sont les Européens qui ont le plus d’expérience (et d’avance technologique dans le domaine) mais on a déjà vu, dans l’industrie automobile par exemple, ou dans celle de l’électronique grand public, que face à une forte pression de la demande, c’était souvent celui qui savait répondre dans l’urgence qui gagnait, même si urgence et qualité des équipements sont réputés ne pas faire toujours bon ménage. A tort sans doute, bien entendu !
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : Sites liés. Photos : staff HHI © Hyundai press kit.
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