GLASGOW  – (Écosse- Royaume-Uni U.-E.)  – 16/02/2010- 3B Conseils – Une nouvelle génération de turbines à double rotor mise au point par les ingénieurs de l’Université de Strathclyde à Glasgow pourrait permettre d’exploiter l’énergie des courants océaniques à de grandes profondeurs. Selon une information donnée sur le site même de l’Université ICI, le design novateur de cette hydrolienne autoriserait à la placer au plus profond des mers là où le courant est le plus fort, « permettant ainsi aux ingénieurs de tirer un parti optimisé des ressources naturelles de la mer ». Contrairement aux turbines conventionnelles, le système développé à Strathclyde possède donc deux rotors tournant dans des directions opposées. Cela a pour effet  principal de rendre très stable la structure ce qui permet de supprimer le besoin de coûteuses fondations fixes. La turbine peut désormais être connectée au fond de la mer à un câble qui se déplace avec le flux de la marée, un peu comme un cerf-volant dans le vent (tiens ça me rappelle quelque chose, pas vous  ?) (cf. mes articles en 2009 ICI et 2010 ICI ).

Ce système novateur a été mis au point par une équipe dirigée par Cameron Johnstone  qui commente ainsi la découverte : « Cette turbine de deuxième génération marque un nouveau pas en matière de technologie d’énergie des courants et pourrait nous permettre d’extraire plus d’énergie de la mer que jamais auparavant ». Balançant à mort sur Marine Current Turbines et son Seagen que  Cameron Johnstone considère comme un « moulin à vent  sous marin » (et toc !) et comme un système archaïque à dépasser, il précise que sa nouvelle technologie « éliminera le besoin d’avoir recours à de coûteux pilotis et permettra d’exploiter réellement  toute la puissance de la marée quelles que soient la profondeur ou la vitesse du courant rendant  les énergies renouvelables marines beaucoup plus financièrement attrayantes que jamais auparavant. » Cela sous-entend que ce n’est pas le cas pour Seagen. La bataille fait rage, on le voit.  
Mais il y a plus. Selon un article publié par l’Herald Scotland le 26/12//2009 ICI, le gouvernement écossais aurait approché l’équipe de l’Université de  Strathclyde pour injecter la bagatelle de £250 millions (€287 millions !)  dans un projet de  centrale marémotrice pouvant utiliser cette technologie. Cette centrale marémotrice serait  située sur l’embouchure de la Clyde à Ardmore, près Cardross. L’Herald Scotland révèle que cette structure dominerait l’embouchure de la Clyde entre Helensburgh et Dumbarton, avec un pont de chemin de fer et une route en prime. Il semblerait que cette centrale aurait une capacité de 200GWH par an, plus faible que la capacité prévue sur la Severn mais tout de même assez pour alimenter tous les foyers de Glasgow.  Une telle structure avait déjà été envisagée à cet endroit en 1964 (tiens juste un an après le début de la construction de la centrale marémotrice de La Rance en France !). Elle avait été ensuite abandonnée faute de posséder la technologie adéquate. Il semblerait aujourd’hui que le Gouvernement écossais soit prêt à reconsidérer sa position aux vues de la technologie mise au point par l’Université de Strathclyde. Pour l’instant du côté de l’université on se contente officiellement d’espérer des financiers pour développer un prototype de 8 mètres de cette double turbine miraculeuse avec l’optique de pouvoir la porter à l’échelle commerciale d’ici moins de deux ans.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites Liés. Photos. 1. Cameron  Johnstone et la turbine a double rotation ©Université de Strathclyde. 2/:


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