LONDRES – (Royaume-Uni – U.E.) – 07/01/2010 – energiesdelamer.eu – The Carbon Trust a fait savoir hier que l’installation des parcs éoliens offshore britanniques devrait entrer dans une phase intensive d’ici à 2020. Ainsi ce ne sont pas moins de trois turbines offshore qui doivent être installées chaque jour d’ici fin 2010 si le Royaume-Uni veut atteindre ses objectifs en énergie renouvelable d’ici 2020.

Lors d’une conférence qui a eu lieu récemment à Londres, il a été déclaré devant des membres éminents du gouvernement britannique, que le rythme actuel d’installation des éoliennes offshore était « d’environ une tous les quinze jours à condition que la mer soit assez calme ». The Carbon Trust  estime que pour répondre aux objectifs fixés par l’U.E., il faudrait « mettre en place 6.000 turbines éoliennes au cours des 10 prochaines années ».

Aujourd’hui, environ 2% de l’électricité sont produits à partir de sources renouvelables, mais la Grande-Bretagne reste confiante dans sa capacité à respecter son objectif qui est de produire jusqu’à 40% de son électricité à partir des renouvelables d’ici 2020. The Carbon Trust (et non The Crown Estate comme il a été dit ailleurs sur le web) s’apprête à annoncer ces jours prochains la troisième partie (Round 3) de son vaste plan éolien offshore et la plus importante puisqu’elle totalisera 29GW pour un coût estimé à £ 75 milliards. Cette troisième partie présentera des défis techniques considérables dans des zones de développement en eau profonde (plus de 30 mètres) avec quelques projets prévus à des profondeurs variant entre 60 mètres et 70 mètres. Ce genre de projet nécessite l’utilisation d’énormes turbines éoliennes qui peuvent mesurer jusqu’à 230 mètres de leur base au bout de leur pale. The Carbon Trust a d’ores et déjà estimé que les parcs éoliens du Round 3 seraient situés en moyenne à 65 kilomètres de la rive (soit environ le double de la largeur de la Manche ! ).

« De telles distances en mer assimilent désormais l’installation éolienne offshore aux installations pétrolières ou du gaz en mer du Nord » déclare Benj Sykes, en charge de l’accélération de la technologie éolienne offshore au Carbon Trust. Et d’ajouter  que le Danemark a déjà commencé à installer de telles plates-formes pour ses fermes éoliennes offshore. M. Sykes a déclaré aussi que « la complexité des défis techniques et la nécessité d’une expansion rapide pourraient fournir à la Grande-Bretagne des avantages économiques importants » insistant sur le fait que « en 2050, l’énergie éolienne offshore pourrait représenter 250.000 emplois tous secteurs confondus, de l’installation à l’entretien en passant par la chaîne d’approvisionnement. L’ampleur du défi de l’énergie éolienne offshore est énorme. Le rythme nécessaire de développement est similaire à celui du charbon dans les années 70 et à la feuille de route du gaz dans les années 90″. Bien entendu on peut faire dire aux chiffres ce que l’on veut en fonction de la  distance temporelle à laquelle on se place; le fait de se placer à l’horizon 2050 amplifie naturellement le phénomène mais il n’en reste pas moins que ces affirmations confirment une fois de plus la volonté du Royaume-Uni de se situer en leader des énergies renouvelables tous genres confondus en Europe.

 

Je rappelle qu’à ce jour la plus importante installation offshore britannique, d’une capacité de 10 GW et d’un coût de £ 30 milliards de livres, est située à Doggerbank à 100 km au large de la côte. Constituant la première et la seconde partie du plan de développement éolien de Carbon Trust, cinq fermes éoliennes d’une puissance cumulée de 20 MW ont été construites à Barrow (sud des côtes de Cumbria), North Hoyle (au large de la Galles du nord), Scroby Sables Sands (au large de Great Yarmouth), Norfolk, Burbo Bank (au large de The Wirral) et Kentish Flats (dans l’estuaire de la Tamise).

Afin d’aider l’industrie britannique à alimenter l’éolien offshore de façon « plus rapide, moins coûteuse et plus sûre », The Carbon Trust gère un certain nombre de programmes de développement dont le programme OWA (Offshore Wind Accelerator) totalisant quelque £ 30 millions. De nombreux  projets de développement technologique sont à l’heure actuelle en cours d’examen dans le cadre du Programme OWA de Carbon Trust (et pas seulement dans l’éolien offshore, The Carbon Trust gèrant aussi un programme concernant le développement de biocarburants algaux sur lequel je reviendrai un autre jour). Dans le domaine de l’éolien offshore plusieurs bourses de £ 100.000 vont venir soutenir concrètement sous peu le développement de ces divers projets technologiques de types fondations flottantes, fondations tripodes ou diminution de la déperdition de l’électricité produite lors de la transmission au réseau. Toutes ces solutions seront mises en place sur site d’ici à 2015. Pour ce faire, The Carbon Trust agit en concertation avec The Crown Estate propriétaire du plateau continental anglais sous sa forme présente et future (j’y reviendrai aussi) et avec la BWEA (British Wind Energy Association).

Article : Francis ROUSSEAU

Docs  : Sites liés. Illustration  OWA © The Carbon Trust


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