LE HAVRE – (France – U.E) – 29/12/2009 – 3B Conseils – Une présentation faite par Poweo lors des dernières Rencontres Internationales du Havre le mois dernier, a particulièrement retenu notre attention. Cette présentation faisait remarquablement la synthèse de tout ce que pourrait apporter économiquement l’implantation d’une centrale éolienne offshore au large des côtes françaises. Ainsi le volume d’activités économiques locales lié à la construction d’une centrale représente entre 25% et 40% de l’investissement total. Pour son analyse, Poweo s’est basé sur deux de ses projets français: le projet du Grand Léjon et le projet de la Baie de Seine. Le projet du Grand Léjon  prévoit d’installer 35 éoliennes au large de la baie de Saint Brieuc (entre 10 et 16 km des côtes) avec un raccordement au réseau électrique à Saint Brieuc.  L’investissement est estimé à  525 M€ pour un  démarrage des travaux en 2012. Le projet de la Baie de Seine prévoit d’installer 50 éoliennes au large des côtes du Calvados (entre 10 et 18 km du littoral) avec un raccordement au réseau prévu à Caen. L’investissement est estimé à 900 M€ pour un démarrage des travaux en 2012.
Le coût d’investissement total d’une centrale éolienne se répartit comme suit lors des étapes de la construction : 35% en ce qui concerne la fabrication et la livraison des éoliennes ; 25% en ce qui concerne le pré-assemblage des éoliennes et la  fabrication et/ou le  stockage des fondations ; 15 % en ce qui concerne la fabrication et l’installation des câbles électriques ; 15 % en ce qui concerne le transport et l’installation des fondations et des éoliennes elles-mêmes.
Au moment de la phase de construction, les corps de métiers mobilisés le sont localement ; par exemple dans le projet de centrale de la Baie de Seine la mobilisation des corps de métiers dans le tissu économique local va se faire principalement dans les secteurs de la mécano-soudure, des chantiers navals, des carrières  d’extraction de granulats (terrestres et marins), de la fabrication et de la mise en oeuvre de béton pour les fondations. La seule fabrication des caissons (fondations) emploiera  390 personnes pendant 2 ans. La construction du jacket, la jonction entre les éoliennes et les fondations fournira 900 emplois locaux.
 En  phase d’exploitation, une centrale éolienne offshore mobilise au moins 2 navires de servitude basés localement, une navette d’intervention rapide permettant l’acheminement du personnel en charge des maintenances et remises en route du matériel de première nécessité.
Outre l’équipage, la mobilisation de 3 techniciens par navire (1 mécanicien et 2 électrotechniciens) sera nécessaire de jour comme de nuit.  L’équipe mobile mobilisable 24h/24 sera donc composée de 30 personnes. Le personnel administratif et technique à terre comptera une dizaine de personnes. L’exploitation de la centrale éolienne (hors maintenance exceptionnelle) nécessitera donc environ 40 emplois équivalent temps plein.
Outre cette maintenance journalière, la maintenance nécessitant des ressources plus importantes mobilisera ponctuellement davantage de moyens logistiques, également sources d’emplois. C’est donc une formidable opportunité de dynamiser une région et accessoirement le secteur des chantiers navals que la construction d’une centrale éolienne offshore constitue. Dans les exemples cités, les ports de la façade Manche Mer du Nord disposent d’un débouché considérable en plus de l’activité française vers le sud du Royaume-Uni.
Selon les prévisions de l’EWEA,  il y aura  150 000 emplois directement liés à l’éolien en mer en 2020 en Europe contre 6500 aujourd’hui.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs :  POWEO et site lié.Photo PArc eloien en mer©DP


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