BOULOGNE-BILLANCOURT – (France – U.E) – 29/10/2009 – energiesdelamer.eu – Je continue donc aujourd’hui la « saga » entamée la semaine dernière des projets de centrales éoliennes offshore en France. Je rappelle que pour l’instant bien qu’aucune ne soit encore construite, les projets foisonnent et que les diverses équipes en place ne ménagent pas leurs efforts pour les faire aboutir.

Après Enertrag, Blue H et Nass&Wind, voici donc venu le tour d’un autre grand acteur de l’éolien rançais que l’on présente volontiers comme un leader de l’éolien avec plus de 5000 MW en développement à l’international dont 1500 MW en cours de construction : wpd Offshore France.

 

Spécialiste de l’éolien (onshore et offshore) avec plus de 2 000 MW de permis de construire accordés pour le seul éolien offshore en Europe, wpd Offshore France, a beaucoup misé sur le développement de l’offshore français et développe des parcs éoliens sur plusieurs points du littoral. Société française dont le siège est à Boulogne-Billancourt (Ile de France), wpd Offshore France SAS possède sa maison – mère à Brême (Allemagne). A ce jour, d’après les informations fournies par la compagnie, deux grands projets français mobilisent principalement wpd Offshore France qui a fait – il faut le souligner car c’est assez rare en France – de gros efforts de communication en la matière en dotant chaque projet de son propre site internet, extrêmement détaillé et s’adressant aussi bien à des spécialistes qu’au grand public aux questions duquel ils savent répondre de façon claire et intelligemment ludique.

LE PARC DU CALVADOS OU DE LA BAIE DE SEINE

Le premier projet qui se situe dans le Calvados est, selon les informations que nous a données le constructeur, actuellement en cours d’instruction. La demande de concession du domaine publique maritime a été déposée au mois de mars 2009. Connu aussi sous le nom de parc éolien de la Baie de Seine, ce projet de 50 éoliennes de 5MW (alignées sur 5 rangées de 10 turbines) qui produirait 250 MW et pourrait, sur un an, assurer la consommation domestique d’environ 200 000 foyers, se situerait exactement au large de Ver-sur-Mer à proximité de la ville de Caen.

Il est présenté par wpd Offshore France comme le plus abouti de ses projets. Cependant, pour que ce parc éolien offshore voit le jour, de nombreuses étapes restent à venir, qui sont celles qui attendent chaque parc éolien en France, à savoir :
– La réalisation de l’enquête publique
– L’obtention de l’autorisation d’occupation temporaire du domaine public maritime
– L’obtention de l’autorisation au titre de la loi sur l’eau
– L’obtention du permis de construire
– L’obtention des autorisations de raccordement électrique
– Le financement du projet
– Les aménagements portuaires

 

 

– La construction.
Une fois toutes ces étapes franchies, le constructeur estime que les premières éoliennes (des M5000 fabriqué par Multibrid, filiale d’ Areva) pourraient « voir le jour  » en 2012. Si des retards d’instruction, toujours possibles, devaient avoir lieu, la mise en service serait alors repoussée à 2013. Avant la construction le site devra être préparé : un travail de dragage et de nivellement sera effectué afin d’obtenir un sol suffisamment solide et régulier pour accueillir les fondations. Le type de fondation choisi en fonction de la géologie présente ici l’avantage d’être posé sur le sol. Tous les autres détails du projet du Calvados ou de la Baie de Seine sont consultables sur son site dédié ICI

LE PARC DES DEUX-ILES
Ce parc se situerait au large de la Vendée précisément entre l’île d’Yeu et de Noirmoutier. Actuellement, wpd en est au stade des études environnementales et techniques qui permettront de réaliser l’étude d’impact environnemental. Cet énorme projet, d’une puissance de 600 MW (120 éoliennes de 5MW) représenterait à lui seul, selon le constructeur, 10% de l’objectif national fixé par le gouvernement français et 70% de la consommation d’électricité de la Vendée. wpd envisage de poser sa demande de concession du domaine maritime dès l’été 2010 et projette le début de la construction du parc à partir des années 2012-2013. Des contacts avec le port de Saint-Nazaire ainsi qu’avec les entreprises qui y sont installées sont déjà en cours. wpd a estimé les besoins à 500 personnes pendant les 2 à 3 années de construction puis par la suite à une centaine de personnes mobilisées pour assurer la maintenance du parc. Ce suivi qui devrait s’opérer depuis les ports les plus proches de Joinville et L’Herbaudière est à l’étude.

 

 

Selon Antoine Monteillet, Chargé d’études chez wpd Offshore France avec lequel j’ai communiqué :  » Si ce calendrier est tenu, l’exploitation du parc pourrait débuter à partir de l’année 2015. Le projet se situe entre les îles d’Yeu (13,5km) et Noirmoutier (16km), à plus de 20km du continent. La concertation menée avec l’ensemble des acteurs et particulièrement avec les pêcheurs en fait un projet bien accepté localement. En effet, une zone de pêche aux arts dormants a été privilégiée et l’orientation du parc a été définie avec les deux comités locaux des pêches des îles d’Yeu et Noirmoutier ».
Tous les détails du projet des Deux Iles sur son site dédié ICI

UNE CONCERTATION PRÉSENTÉE COMME EXEMPLAIRE

D’une façon plus générale concernant ces projets éoliens Antoine Monteillet au nom de wpd Offshore France tient à insister sur : « Le travail réalisé avec les comités locaux des pêches. Les deux implantations de parc ont été réfléchies avec l’ensemble des professionnels de la pêche. Deux voyages d’étude ont été organisés sur un parc offshore existant au Royaume-Uni avec les représentants de chaque comité local et du comité régional. L’objectif était de s’assurer que la pratique de la pêche est encore possible en discutant avec les pêcheurs locaux. Ils ont également confirmé que la ressource en poissons était toujours présente voire encore plus abondante grâce à l’effet récif provoqué par les fondations des éoliennes « .

 

 

Et en effet les nombreuses études menées par les gouvernements danois, anglais et allemand concluent à l’absence d’effets notables sur le milieu marin, voire à un effet bénéfique lié à la prolifération de la vie aux pieds des éoliennes, « effet récif  » déjà bien connu au pieds des plates-formes pétrolières offshore que les poissons utilisent comme des refuges en mer et des lieux de reproduction.

Quant aux oiseaux, on a souvent observé des vols au-dessus ou autour des parcs déjà existants, ce qui tendrait à démontrer que les oiseaux ont instinctivement une forte capacité d’évitement des parcs éoliens.

D’après la Ligue de Protection pour les oiseaux, la mortalité des oiseaux due aux éoliennes est minime par rapport à celle liée aux autres installations. Des études en cours sur le site des Deux-Iles devraient confirmer ces résultats. Il s’agit également pour wpd Offshore France de s’assurer de la sécurité de navigation au sein du parc ; de ce point de vue les 700 mètres minimum séparant chaque éolienne permettent la navigation sans encombre. De plus, les précédents nord-européens démontrent que les éoliennes sont détectées par les radars. wpd Offshore France, comme d’ailleurs la plupart des compagnies qui agissent dans le domaine de l’éolien offshore à travers le monde, est conscient que la mer est un lieu emblématique à préserver, et que de nombreux usagers historiques dépendent de son exploitation. Toutes les compétences et toutes les bonnes volontés ont été rassemblées pour que les 850 MW d’éolien offshore que wpd Offshore France prévoit d’installer à l’horizon 2015, puissent l’être. Il faut maintenant commencer à construire sans tarder.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs/ Sites liés. Photos ©wpd Offshore France.
Si vous possédez un compte Google Gmail vous pouvez désormais devenir membre du Blog Les énergies de la mer. Pour que le mur s’anime l’idée c’est aussi de mettre votre photo ! Il vous suffit pour cela de vous rendre sur le blog et de suivre la procédure (simple) en haut de la colonne de gauche du blog.


Publicités Google :