HYANNIS -(Etats-Unis) – 22/09/2009 -La récente conférence du MREC, le plus important centre d’essais américain des énergies renouvelables marines placé sous l’autorité de l’Université du Massachusetts à Dartmouth (UMASS-Dartmouth), a fourni l’opportunité de faire le point sur l’état d’avancement des projets en matière d’énergie marine aux Etats-Unis et permis de dégager à quel point la région de la Nouvelle-Angleterre est désireuse de se positionner comme un futur acteur incontournable dans ce domaine. Selon le Cape Code Times, l’avenir des énergies renouvelables marines aux États-Unis pourrait fort bien passer par une étape d’essais en mer dans une zone située au sud de Martha’s Vineyard et de Nantucket, zone actuellement pressentie pour tester les liaisons au réseau national des futurs parcs éoliens offshore du projet Cape Wind (sur lequel j’ai beaucoup écrit dans ce blog). « A un certain stade, on est plus ou moins obligé de mettre les mains dans le cambouis » a déclaré Greg Watson, conseiller pour les technologies énergétiques propres d’un des gouverneurs de Nouvelle-Angleterre. Lors de cette conférence qui réunissait représentants de l’industrie, défenseurs de l’environnement et experts politiques, on a pu ainsi apprendre que les protagonistes étaient désormais décidés à collaborer concrètement pour voir triompher les projets d’énergies renouvelables en mer aux Etats-Unis. Bonne nouvelle pour eux ! « Ce que j’entends par « mettre les mains dans le cambouis » a précisé Watson, « concerne l’extension du réseau électrique du pays grâce aux énergies océaniques et la mise en place d’installations portuaires qui pourraient être partagées par tous les Etats qui forment la Nouvelle-Angleterre et éventuellement tous les Etats concernés dans l’ensemble des Etats-Unis, même si aujourd’hui chacun ne peut s’empêcher de rivaliser pour vouloir obtenir la première place nationale ». A cette occasion, un nouveau lobby animé, entre autres, par Watson a vu le jour pour incliner les dits États et d’autres partenaires à s’intéresser encore plus aux moyens de soutenir les projets d’énergie éolienne en mer y compris en matière de besoin d’infrastructures et de contraintes réglementaires.
Les retards accumulés par des projets comme Cape Wind mettent en lumière la nécessité de cette coopération. On a appris ainsi que le feu vert du Ministère de l’Intérieur, qu’attendait Cape Wind, était subordonné à une improbable analyse d’impact sur les sites historiques et tribaux de d’implantation des 130 turbines. « L’objectif de démarrage du projet reste malgré tout l’année 2009 », a déclaré Robert Labelle du Minerals Management Service, agence fédérale désormais responsable de veiller à l’imminente mise en chantier du projet Cape Wind. Beaucoup pensent que Cape Wind pourrait servir de modèle à l’ensemble des futurs parcs éoliens offshore américains. Pour l’instant, le marché de l’éolien offshore américain a un grand potentiel, mais la chaîne d’approvisionnement de l’industrie est en attente de signes positifs de la part des équipementiers et, comme je l’ai souvent écrit ici, aucun projet n’est à ce jour construit (sur la carte tous les projets sélectionnés en bleus sont « en cours de proposition »).
La conférence a permis de mettre aussi en lumière que l’éolien n’était pas la seule énergie marine renouvelable dont les Etats-Unis se préoccupaient. On a appris ainsi que le MREC travaillait en collaboration avec Edgartown et Nantucket sur un projet d’énergie des courants dans le détroit qui sépare Martha Vineyard de Nantucket. Si ce projet voyait le jour il pourrait être le point de départ d’une grande zone nationale d’essais en mer des énergies renouvelables marines dans une région qui s’étendrait alors sur 30 miles et réunirait l’énergie éolienne en mer, l’énergie des vagues et des courants. Confirmant cette volonté d’un futur en matière de renouvelables marines, le media Renewable Energy World annonçait récemment que six des gouverneurs de Nouvelle Angleterre avait passé commande à ISO New England d’une étude destinée à évaluer la faisabilité de projets d’implantation d’énergies renouvelables en mer. L’étude a conclu a une potentialité concernant l’éolien offshore de 2000 à 12000 MW. Une autre étude, intégrant les autres sources d’énergies marines, est en cours de réalisation. Il ressort déjà, néanmoins, de ces deux études que la région de Nouvelle-Angleterre dispose d’un fort potentiel exploitable d’énergies renouvelables marines (c’est ce que montre déjà la carte reproduite en illustration) . Quant à moi, j’ai bien enregistré aussi que les Etats-Unis ne considéraient définitivement plus l’énergie tirée des algues comme une énergie marine mais plaçait cette technologie, dans laquelle ils sont les plus performants, quelque part dans le vaste champ, si je peux dire, des carburants….bio carburants, bien entendu.
Article : Francis ROUSSEAU
Docs: sites lés. Photo: Carte des projets d’énergies marines aux Etats-Unis.
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