TAIPEI – (Taïwan) – 09/09/2009 – 3B Conseils – D’après une note du Nasdaq du 4 septembre 2009 (ICI) la China Wind Energy Association et la Taiwan Wind Energy Association ont signé le jeudi 3 septembre 2009 un accord historique de coopération en matière d’éolien onshore et surtout offshore. A cette occasion Liu Qi, député chinois à la tête de la China’s National Energy Administration, a déclaré :  » Si Taïwan et la Chine parviennent à faire équipe, nous pouvons réellement faire progresser cette technologie, coopérer efficacement au développement rapide de l’éolien offshore et créer des stimuli industriels réciproques « .
En 2007 déjà, Taïwan était prêt à débourser plus de 100 milliards de dollars Taiwanais (€2 milliards) pour décupler sa puissance installée éolienne avant 2010 et réduire son utilisation du charbon et du gaz dans la production d’électricité. « Les énergies renouvelables peuvent nous aider à réduire la dépendance sur les ressources à l’étranger » déclarait alors Wang Yunn-Ming, directeur général adjoint du Bureau de l’énergie de Taïwan. Et en effet comme beaucoup d’économies insulaires, Taïwan importe 100% du charbon et 90% du gaz nécessaire au fonctionnement de ses centrales électriques.  » Pour nous, déclarait l’économiste Liang de l’Academia Sinica, l’électricité produite par le gaz et le charbon est presque aussi coûteuse (1,3 dollars taiwanais du kW/h) que celle que nous pouvons produire grâce à l’éolien (1,7 dollars du kW/h) ». Même si l’objectif fixé alors de construction de parcs éoliens onshore et offshore d’une capacité totale de 2159 MW paraissait relativement ambitieux par rapport au 217,2 MW installés en 2007, il ne faisait pas de doute, il y a 2 ans déjà, que l’intérêt de Taïwan se trouvait dans le choix de l’éolien et surtout de l’éolien offshore dont les ressources seraient immenses autour de l’Ile et dans les îlots périphériques.
Taïwan Power, équivalent d’EDF avait clairement défini sa position en faveur de l’éolien offshore par rapport aux énergies fossiles importées et envisageait même la possibilité d’implanter des parcs sur des sites en mer assez éloignés de l’île principale, comme par exemple l’archipel des Penghu situé à 45 kilomètres des côtes. D’ici à 2010 Taïwan prévoyait d’abord d’installer 360 MW de capacité offshore puis devant l’immensité de la ressource a décidé de porter ce chiffre à 1200 MW mais en se gardant de donner un calendrier. En 2010, l’ensemble des parcs éoliens, sur terre et en mer, devrait représenter environ 5 % de la capacité installée totale de Taïwan contre un peu moins de 0,4 % en 2007. Ce qui différencie notablement Taïwan des autres îles qui s’intéressent à l’éolien c’est que Taïwan possède sur son territoire, non seulement la ressource naturelle mais aussi les moyens industriels de produire ses propres turbines éoliennes. Taïwan possède des sociétés qui produisent des composants pour les turbines, comme l’équipementier Formosa Heavy Industries, qui est une filiale du puissant Formosa Plastics Group, et aussi le fabricant de moteurs Teco Electric & Machinery.
C’est précisément cette supériorité industrielle qui intéresse aujourd’hui le Gouvernement communiste chinois et le pousse à signer un accord avec son ennemi historique Taïwan. Si la Chine possède un composant essentiel des éoliennes le néodyme dont elle est le principal producteur mondial et exportateur (et non importateur comme je l’écrivais hier par erreur), Taïwan possède bel et bien l’outil industriel qui pourrait faire défaut à la Chine dans le cas d’une production de masse. Bien joué !
 » Ensemble nous allons créer une chaîne industrielle complète de fabrication et de production  » a déclaré, à l’issue de la signature de l’accord du 3 septembre, Han Wenke, D.G. de l’Energy Research Institute placé sous le contrôle de la Commission Nationale du Développement et de la Réforme.
De son côté, Alex Tong, député Taiwanais et DG de ITRI’s Mechanical and Systems Research Laboratories a déclaré :  » L’avenir est dans l’éolien offshore même si aujourd’hui c’est l’éolien onshore qui l’emporte sur les marchés. Taiwan a inversé cette donnée. L’accord passé avec la Chine va nous permettre de créer une synergie capable de nous faire mieux pénétrer les marchés internationaux ».
Quand les chines s’éveillent…en quelque sorte. Et bien pas la peine de mettre le réveil, c’est fait !
La rentrée 2009 a sonné !

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites liés. Photos : 1. Taïwan, l’île principale © DP; 2. Eoliennes taïwanaises ©Formosa Heavy Industries


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