SEATTLE (Etats-Unis) – 23/02/2009 – Blog Les énergies de la mer – 3B Conseils – La compagnie Principle Power vient d’annoncer (ICI) avoir signé un accord de principe avec le group portugais Energias de Portugal (EDP) pour co-développer en trois phases un projet éolien dans les eaux océaniques à plus de 50 mètres de profondeur au large des côtes du Portugal. Pour mener à bien ce projet en eaux profondes, les entreprises prévoient d’utiliser la technologie des plate-formes éoliennes flottantes, baptisée WindFloat. Cette technologie de plate-forme flottante permet aux parcs éoliens d’aller chercher le vent là où il est le plus puissant c’est à dire très au large, et évite l’écueil -si je peux dire – de la construction de fondations coûteuses dans les profondeurs de l’océan. WindFloat, a été développé par la compagnie de Berkeley (Californie) Marine Innovation & Technology dont le propriétaire est Principle Power. Une plate-forme WindFloat peut héberger selon le constructeur de quoi produire 10MW de capacité (bien que chaque turbine soit créditée d’une capacité de 5MW : petit mystère donc !).
Les sociétés concernées dans l’accord n’ont pas communiqué sur le détail des dates de construction de ce parc éolien flottant pas plus que sur sa capacité globale de production. Tout ce que l’on a pu apprendre c’est que la première phase du projet comprendra l’installation d’un unique démonstrateur WindFloat, que la deuxième phase sera considérée comme pré-commerciale, et que la troisième phase concernera l’aspect commercial du projet. On peut difficilement faire moins détaillé ! Les entreprises prévoient cependant de lever des participations au capital émanant de plusieurs sources de financement différentes. Le plus intéressant est contenu, par défaut, dans la déclaration faite par Antonio Mexia, président-directeur général d’EDP, dans un petit extrait de communiqué : » L’éolien est l’une de nos principales priorités en matière d’innovation » ce qui laisse supposer que l’énergie des vagues n’est plus la priorité pour le portugais EDP qui avait injecté, je le rappelle, 9 millions d’euros dans le projet Pelamis d’Aguçadoura (cf. nos archives énergie des vagues). Le communiqué enfonce le clou (ou plutôt le mât) en poursuivant : » Le développement des plates-formes flottantes pour l’éolien offshore nous parait être une condition préalable à un réel développement de parcs éoliens offshore dans le monde.
Il faut en effet avoir présent à l’esprit que d’une part les fonds exploitables qui sont inférieurs à moins de 50 mètres sont plutôt rares, et que, d’autre part, des structures fixes en eaux profondes ne sont pas économiquement viables. C’est pourquoi nous sommes persuadés que la technologie Windfloat demeure la bonne approche concernant les parcs éoliens offshore » . Ces déclarations ont d’autant plus de poids que je rappellerai qu’EDP est un géant éolien européen considérable, le n°4 sur la liste des plus grands producteurs d’énergie éolienne dans le monde. Un géant dont l’expérience en matière de projets offshore fait autorité. Pendant la seule année 2008, EDP a acquis 85 % des compagnies roumaines d’énergie éolienne : sociétés Renovatio Power et Cernavoda Power et la totalité de la compagnie américaine éolienne Horizon Wind Energy cédée par Goldman Sachs pour 2,74 milliards de dollars et qui développe des parcs éoliens aux États-Unis et au Costa Rica.
La compagnie Principle Power a, elle aussi de son côté, prévu de construire, de posséder et d’exploiter des projets éoliens offshore en eaux profondes (plus 50 mètres). En novembre, Principle Power signait un protocole d’accord avec Tillamook People’s Utility District pour développer un parc éolien de 150 MW au large de la côte de l’Oregon. En mai 2008, Principle Power a clos un tour de table de 2,3 millions de dollars notamment apportés par des investisseurs partie du Keiretsu Forum et des investisseurs internationaux venus d’Espagne, du Mexique et du Portugal. On peut donc condisérer que ce dernier accord signé avec le Portugal met un point final à une série montages qui positionne au premier rang de l’éolien en eaux profondes les acteurs de la sphère americano-hispanique au sens large, qui ne peut que s’avérer profitable à long terme pour l’Europe.
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : sites Liés. Photo et schméas : Windfloat © Marine Innovation & Technology
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