PARIS – (France) – 23/01/2009 – Blog Les énergies de la mer – 3B Conseils – L’inscription en ligne aux groupes de travail de l’initiative IPANEMA (Initiative PArtenariale Nationale pour l’émergence des Energies MArines) est ouverte depuis 48 heures ICI, rubrique « Nous rejoindre ».
L’inscription est ouverte à tous les acteurs de la filière énergies marines en France. Les diverses catégories (non exhaustives) du module d’inscription sont en ligne depuis 48 heures dans la colonne droite du blog les Energies de la mer et seront laissées à cet emplacement jusqu’à clôture des inscription le 5 février 2009. Nous avons, pour notre part proposé une thématique » Information et promotion des énergies marines « .
L’initiative IPANEMA dont j’ai déjà rendu compte à sa création le 18 octobre 2008 (ICI), part du constat de la nécessité de renforcer la présence de la France dans les institutions internationales s’occupant d’énergies marines : Agence Internationale de l’Energie, Comité Electrotechnique International.
Même si cela ne parait pas toujours évident aux yeux du public et n’est pas forcément relayé à sa juste mesure par les grands médias nationaux, l’Etat s’est doté d’outils pour soutenir la production électrique issue de la mer (décret de juillet 2006 sur le tarif d’achat de l’électricité d’origine éolienne en mer et décret de mars 2007 sur le tarif d’achat de l’électricité d’origine marine). L’Etat a également été à l’initiative de la création des pôles de compétitivité et contribue à leur développement. Il y a donc une action bien réelle de l’Etat dans ces domaines même si on peut toujours la qualifier de timide par rapport à celle menée par d’autres pays de la Communauté Européenne.
IPANEMA a justement été créé pour que les autorités de l’Etat en charge de la mer (Préfectures de région, Préfectures maritimes, Préfectures de département, services déconcentrés de l’Etat) et les représentants du monde de la mer (Comité National et comités régionaux et locaux des pêches, autres comités d’usagers) soient de plus en plus parties prenantes du développement des énergies marines.
Les travaux et conclusions du Grenelle de l’environnement, nourris de la contribution de nombreux acteurs (industries, collectivités, organismes de recherche, pôles de compétitivité), ont aussi souligné le besoin d’une structuration de cette filière et notamment la nécessité de soutiens aux démonstrateurs en projets. Des organismes publics ont déjà commencé à traiter cette question comme l’ADEME qui a réalisé un outil d’aide la décision pour l’implantation des énergies marines à la demande du CIADT et à destination des services de l’Etat et des collectivités locales. L’ADEME soutient également financièrement plusieurs projets ; l’Ifremer, acteur historique des énergies renouvelables marines en France qui vient de réaliser, avec la contribution de ses ministères de tutelle et des acteurs de la filière, une prospective sur les énergies renouvelables marines à l’horizon 2030.
Quelques projets de recherche, dont j’ai largement rendu compte dans ce blog (cf.archives France) portés par des laboratoires au sein d’organismes universitaires comme le projet de récupérateur d’énergie des vagues SEAREV à l’Ecole Centrale de Nantes, ou le projet d’Hydrolienne à Axe de Rotation Vertical Stabilisé, HARVEST à Grenoble INP (PDF du projet ICI), ou le projet de biocarburant algal SHAMASH à l’INRIA ( Sophia Antipolis) contribuent à renforcer la connaissance et à développer des prototypes en partenariat avec des industriels.
Plusieurs thèses dans ce domaine sont en cours à l’IRENAV à Brest, à l’université du Havre, à l’Ecole Centrale de Marseille, à l’université du Sud Toulon Var, à l’Ifremer, à EDF…. Des laboratoires aux compétences spécifiques (électrotechnique, mécanique,…) et transversales (GIZC, énergies marines en mettant à contribution leur expertise.
Parallèlement, des PME ont décidé de s’investir en développant eux aussi des prototypes : HydroHélix énergies initiateur du consortium industriel MARENERGIE et son projet SABELLA (modèle 10 kW en test en Bretagne) ; Hydro-Gen et son projet hydrolien (modèle 10 kW en Bretagne). La société Ito Are qui mène un projet de centrale houlomotrice de 500 kW à Tahiti qui sera mise en service au printemps 2009.
Quelques grands industriels développent des programmes spécifiques, notamment : EDF SA et son projet de parc de démonstration hydrolien dans les eaux métropolitaines accompagné de travaux de Recherche et Développement en propre mais aussi en partenariat avec l’Ifremer et la PME Actimar au sein du projet européen EquiMar ; DCNS qui s’intéresse à l’éolien flottant, aux hydroliennes et à l’Energie Thermique des Mers ; AREVA qui s’intéresse au développement de technologies hydroliennes et houlomotrices (projet SEAREV) ; SAIPEM et TECHNIP qui, forts de leur expertise en offshore pétrolier, sont des partenaires-clés de certains des projets en cours en France et à l’étranger ; Eiffel CM qui porte un projet pour le développement de la technologie française en éoliennes offshore. Des bureaux d’études et PME tels que Créocéan, Valorem , In Vivo, Actimar, EGIS, Principia, Océanide, ACRI, Altech, Leroux et Lotz Technologies, SEDEP,… accompagnent aussi ces projets, par exemple pour les études de ressource et environnementales.
Les collectivités régionales et leurs partenaires soutiennent aussi les projets d’énergie marines sur leur territoire c’est le cas de :
– La Région Bretagne qui s’est fixé des objectifs dans le Plan Energie. Elle co-finance, dans le cadre du pôle Mer Bretagne, le projet hydrolien de la société Hydrohélix Energies ainsi que le développement de projets relatifs à l’éolien flottant ; des travaux de recherche (thèses) sont aussi soutenus. Des collectivités territoriales bretonnes accompagnent le projet de démonstrateur de ferme hydrolienne de Paimpol-Bréhat d’EDF SA et de ses partenaires. Enfin depuis le 19 janvier 2009, la Bretagne est la première Région française à se doter d’une Charte pour la gestion intégrée de la zone côtière (GIZC). Près de 120 professionnels de la mer et du tourisme, élus, associations et scientifiques se sont engagés auprès de Jean-Yves Le Drian pour porter ce projet d’avenir. En signant la charte, lundi 19 janvier, le Conseil général du Morbihan ouvre la voie d’une longue série d’engagements, traduisant l’ambition de toute une région pour le développement durable de son littoral.
– La Région Pays de La Loire mobilise fortement le Contrat de Projets Etat/Région pour financer le projet SEMREV, site d’expérimentation en mer pour la récupération de l’énergie des vagues initié par l’Ecole Centrale de Nantes et le CNRS. Des acteurs locaux comme le Syndicat départemental d’énergie de la Vendée (SYDEV) s’engagent aussi dans des projets expérimentaux sur la houle.
– La Région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA), soutient le pôle CAPENERGIES qui a labellisé en 2007 le projet EFEM (Eolienne Flottante En Mer), ainsi que le Pôle MER PACA qui a labellisé le projet SHAMASH ; ces deux pôles viennent de signer en mai dernier une convention de partenariat pour favoriser le développement des énergies marines renouvelables notamment dans le bassin méditerranéen (Corse) et les DOM-COM.
– La Région Rhône Alpes soutient le pôle TENERRDIS qui a labellisé en 2005 le projet de développement technologique hydrolien HARVEST initié par Grenoble INP en partenariat notamment avec EDF SA.
– La Région Haute-Normandie a adopté en juin 2007 un Plan Climat Energies dont une des priorités est de favoriser le développement des énergies renouvelables, notamment les énergies marines.
– Mi-juin 2008, la Région Basse-Normandie vient de prendre pour la période 2008 à 2010 la présidence de l’Arc Atlantique qui prévoit d’instruire entre autres dans son programme prioritaire d’actions les énergies marines, ce qui pourrait lui permettre de valoriser son gisement hydrolien.
– La Région Martinique a coordonné, à la demande des Présidents des Régions Ultra-Périphériques (RUP), une étude sur les potentiels des énergies marines dans les RUP avec le soutien de la Commission Européenne.
– La Région Réunion se fixe quand à elle un objectif ambitieux en 2030 (initiative GERRI) en termes de production d’énergies renouvelables, notamment marines. Une étude de faisabilité d’un site pilote d’énergie des vagues de 5 MW est en cours avec l’idée de finaliser le projet pilote dès 2009. Par ailleurs l’énergie thermique des mers a été analysée à des fins de climatisation. Les énergies marines font également l’objet d’une attention nouvelle en Guadeloupe et en Polynésie Française (énergie thermique des mers et énergie des vagues).
Enfin des associations professionnelles ont également commencé à intégrer les énergies marines dans leurs réflexions et notamment :
– Le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) qui vient de créer une Commission Energies des mers.
– Le Cluster Maritime Français (CMF) qui s’est doté d’un Groupe de Travail sur les Energies Marines.
– Les Comités des Pêches qui se sont déjà saisis, aux différents niveaux nationaux régionaux et locaux, des questions que peuvent poser ces nouvelles activités dans l’espace maritime, sur les différentes façades françaises.
– L’Union Française de l’Electricité (UFE) qui représente la France au sein du Comité Electrotechnique International et pourrait s’impliquer dans le travail de normalisation du Comité Technique 114 (PDF ICI) dédié aux énergies marines.
Si vous êtes un acteur privé ou public intéressé par les énergies de la mer, il vous est donc désormais possible de vous intégrer aux groupes de travail existants ou de proposer d’autres thématiques que vous jugez pertinentes ainsi que de déclarer votre candidature pour l’animation d’un de ces groupes thématiques. Une séance d’installation réunissant l’ensemble des inscrits aux groupes de travail aura lieu les 19 ou 24 février prochain à Paris.
Article et mise en lien : Francis ROUSSEAU
Docs : Sites liés. Photo : 1. Préfiguration de projet ETM. Sabella © HydroHelix 3. Préfiguration de Projet ETM © ErM
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