LONDRES – (Royaume-Uni) – 19/01/2009 – Blog Les énergies de la mer – Le célèbre fabricant de moteurs, de systèmes ( et accessoirement de voitures!), Rolls-Royce a annoncé via Reuters (ICI) qu’il mettra à l’essai une turbine hydrolienne d’1 MW, soit la plus puissante existant à l’heure actuelle, et ce dans un délai de 6 à 18 mois.

 

Ric Parker, directeur de la recherche et de la technologie de la firme a déclaré :  » C’est une formidable opportunité pour le Royaume-Uni, et nous sommes idéalement positionnés pour mener cette tâche, car nous avons les ressources, tout autour de nous « , se référant à la situation particulière de la Grande-Bretagne en matière de gisements renouvelables offshore, égrénée en litanie dans tous les dicours officiels depuis quelques mois. Pour remplir ses objectifs en matière d’énergies renouvelables, l’Union Européenne pourrait exiger du Royaume-Uni qu’il déploie un supplément de 7.000 éoliennes offshore et onshore d’ici 2020, et ce bien que des rumeurs insistantes avancent que le pays ne disposerait d’aucune industrie en capacité de les fabriquer. D’où la nécessité pour ce pays de diversifier ses sources renouvelables marines.

 

Rolls-Royce lancera cet été les essais en mer d’une première turbine hydrolienne d’un demi-mégawatt (MW) premier pas vers la version finale de 1 MW que la société prévoit de sortir donc d’ici 18 mois en collaboration avec la Tidal Generation Limited (TGL), dont Rolls Royce est actionnaire à plus de 20% depuis avril 2008.

 

Pour mettre au point cette super hydrolienne de grosse puissance, Rolls Royce et TGL s’entoureront aussi du spécialiste en ingénierie éolienne Garrad Hassan, de l’Université d’Edimbourg, d’EDF Energy branche britannique d’EDF, de l’allemand E.ON, de Plymouth Marine Laboratories et de l’European Marine Energy Center (EMEC) des Iles Orcades, mettant ainsi en place une véritable coopération européenne sur la fabrication de cette hydrolienne.  » En 2020, ce sont 300 MW d’énergie hydrolienne qui pourraient être déployés sur les fonds du Royaume-Uni  » a continué de dire Parker, se refusant à commenter les rumeurs d’incapacité de l’industrie britannique à fabriquer les turbines et insistant même sur le fait que la capacité hydrolienne du Royaume-Uni est estimée à 77.000 MW et que  » Rolls Royce dépense 5% de son budget R&D uniquement en direction des technologies d’énergie propre, ce qui inclut l’énergie des courants et des piles à combustible « . Et d’ailleurs, pour aller dans ce sens Rolls-Royce, jusqu’ici plus connu comme fabricant de moteurs d’avions et de navires, en annonçant jeudi dernier son entrée dans le monde des énergies marines, a bien l’intention de s’installer dans le monde des énergies propres en consacrant 20 millions de livres (€ 22,21 millions) à la recherche et au développement de diverses technologies d’énergie propre qui utiliseront aussi bien des fonds publics que privés.

 

L’Energy Technologies Institute (ETI) qui a décidé d’appuyer quatre projets d’énergie éolienne et hydrolienne, a placé celui de Rolls-Royce en tête des projets à soutenir. Rappelons que l’ETI a la capacité de consacrer 1,1 milliard de livres sur dix ans (€ 1,22 milliard), en utilisant des fonds des contribuables et des partenaires industriels, notamment BP qui se tournent de plus en plus vers les renouvelables, E.ON et Shell, qui malgré sa récente défection spectaculaire dans le projet London Array (cf. nos archives) serait donc encore prêt à investir dans les renouvelables en Europe.

 

Article : Francis ROUSSEAU
Docs : Sites Liés. Photos : projet de turbines hydoliennes 1MW © TGL


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