SAN DIEGO (Etats-Unis) – 22/07/2008 – 3B Conseils – HR BioPetroleum, entreprise spécialisée dans le domaine des biocarburants, surtout connue pour avoir adopté un procédé de croissance des algues marines recyclant le CO2 émis par l’industrie traditionnelle, a annoncé la semaine dernière avoir signé deux protocoles d’accord importants avec deux grands acteurs économiques d’Hawaii. Il s’agit d’ Alexander & Baldwin et de Hawaiian Electric and Maui Electric Cos. (HEMEC). Le but des accords est de fournir du biodiesel algal recyclant le CO2 provenant d’une centrale électrique voisine appartenant précisément à HEMEC. Selon les termes de cet accord, HR BioPetroleum sera propriétaire de l’installation qu’il exploitera et dont il aura contribué à assurer le financement ; Alexander & Baldwin se chargera de fournir les terrains ; HEMEC prendra en charge les procédures de permis de construire et la réalisation du pipeline de CO2 menant de son usine de Ma’alaea à la ferme de culture d’algues marines adjacente. HR BioPetroleum estime que la première phase de production pourrait commencer dès 2011, à condition que les formalités soient remplies dans les délais, que le financement soit rapidement bouclé, et que les (nombreux) problèmes techniques restant à résoudre le soient. De son côté la gouverneur d’Hawaii, Linda Lingle, pense que cette nouvelle source d’énergie sera le principal contributeur à l’objectif de son pays de produire 70% d’énergie propre avant 2030. Aucun détail en ce qui concerne les coûts de ce biodiesel algal n’a été fourni par HR BioPetroleum qui semble d’ailleurs très peu disposé à aborder le sujet. Fondé en 2004, HR BioPetroleum utilise le double procédé ALDUO de croissance des algues marines grâce à des photo-bioréacteurs agissant à la fois en plein air et en milieu clos. Ce procédé technologique très innovant a été breveté à partir d’une souche non modifiée d’algues de la Hawai’i Pacific University développée par le biais de la société Cellena (créée en partenariat financier avec Royal Dutch Shell) dans une installation de démonstration construite sur la côte de Kona à Hawaii. Il faut cependant rappeler que HR BioPetroleum n’est pas la seule compagnie à utiliser ce procédé dans le monde (cf. notre article du 17/06/2008 ICI). Indépendamment de ce partenariat de choix, HR BioPetroleum affirme par ailleurs disposer de 2,5 millions de dollars à consacrer à la recherche, somme fournie par le National Defense Center of Excellence for Research in Ocean Sciences (CEROS), le Ministère américain de l’Energie et l’Université d’Hawai’i Pacific. La société s’attend à recueillir des fonds additionnels en 2008.
En Europe aussi des chercheurs de l’Université de Wageningen (Pays Bas) et d’un institut néerlandais de valorisation des technologies marines, Wetsus, souhaitent augmenter la production à l’hectare des algues marines destinées à la production de biocarburants par une meilleure adduction du dioxyde de carbone et des nutriments. C’est pourquoi ils recommandent de construire les réacteurs algaux près des centrales électriques qui produisent une grande quantité de CO2. Quel hasard ! Ce projet de recherche mené en partenariat avec des entreprises d’énergie européennes telles que les belges Eneco Energie et Nuon, dispose d’un budget d’1 million d’euro.
Consultez tous nos articles consacrés aux biocarburants algaux et à l’énergie tirée des microalgues marines ICI.
Article : Francis Rousseau
Documents de référence : HR. BioPetroleum ; HEMEC ; Maui Government ; National Defense Center of Excellence for Research in Ocean Sciences (CEROS); U.S. Department of Energy ; Hawaii University ; Wageningen Universiteit. Wetsus . Schéma © HR BioPetroleum (pour agrandir l’image, cliquer dessus)
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