NEW YORK CITY (Etats-Unis) – 20/06/2008 – 3B Conseils – Non, ce n’est pas une nouvelle ville virtuelle de Second Life, mais un projet bien réel qui pourait aider à résoudre un des problèmes géopolitiques les plus importants de ce siècle. Dans la région de la mer Morte, où les tensions sont déjà grandes, le contrôle de l’eau est une source supplémentaire de frictions politiques et présente un dilemme écologique qui menace l’approvisionnement en eau potable des habitants. Ce projet de recherche du cabinet d’architectes de New York, Phu Hoang, propose une approche originale et transversale de la problématique aquatique. Le projet appelé  » No Man’s Land  » consiste à construire une série d’îles artificielles qui pourraient à la fois fonctionner comme des  » usines à eau douce « , et offrir loisirs et attractions touristiques ; les énergies renouvelables (E.T.M, gradients de salinité, solaire…) étant, par définition, les énergies motrices d’un tel projet. Le problème de l’approvisionnement en eau douce serait traité en mettant à contribution plusieurs technologies comme celle des gradients de salinité, l’énergie solaire, mais aussi une technologie qui fabriquerait littéralement de l’eau à partir des molécules en suspension dans l’humidité de l’air ambiant. Le projet  » No Man’s Land  » se présenterait donc sous la forme d’un réseau d’ îles artificielles de trois modèles distincts, créant ainsi un archipel nécessitant une grande variété de techniques de construction. Le premier modèle sera constitué par les usines à eau proprement dites, avec des installations de type osmotique, des bassins de purification, etc… Les deux autres modèles seraient constitués de bases de loisirs destinées à la fois au tourisme et à la production d’ énergie solaire. L’idée étant de produire assez d’énergie pour rendre les trois îles auto suffisantes et même pour générer un excédent commercialisable. Ce magnifique projet a été sélectionné pour le concours 2007 de Architectural Association’s Environmental Tectonics pour son approche novatrice d’un problème dont la complexité est connue du monde entier. En démontrant comment l’architecture peut intégrer des solutions multi-disciplinaires le projet  » No Man’s Land  » aborde les aspects environnementaux, politiques et humanitaires des problèmes liés à l’acquisition d’eau douce dans cette région. L’un des multiples intérêts de ce projet est de poser la question de la possibilité du changement des conditions d’approvisionnement en eau de cette région, offrant ainsi du même coup de possibles nouvelles conditions en faveur d’un changement politique. Il pose également la question du rôle des architectes dans les processus complexes de la création de dynamiques politiques. Ce n’est pas une question neuve (cf. Le Corbusier entre autres) mais elle repose aujourd’hui de façon particulièrement aigüe et intéressante avec les énergies renouvelables et les défis environnementaux à relever pour le futur immédiat.
Article : Francis Rousseau
Documents de référence : Phuo Hang ; AAEES ; World Architecture News Photos : courtesy Phu Hang office, New York 2008.
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